"Petit déj" de La Lettre M : concilier urbanisme de qualité et logement abordable
Confrontées au besoin de logement, les métropoles de Montpellier et de Toulouse travaillent en amont sur leur projet urbain et la production de logements, en phase avec les besoins de la société, à travers la production de logements abordables. « La Métropole de Montpellier a besoin de 5 000 logements, dont 2 500 sur la ville centre pour répondre à la croissance démographique naturelle, sans perdre son attractivité et sa qualité de vie », explique Stéphanie Jannin, vice-présidente de la Métropole de Montpellier, déléguée à l'urbanisme, lors d'un « Petit Déj » sur le thème de l’immobilier, organisé par La Lettre M au Gazette Café, le 19 novembre. « Nous avons les mêmes problématiques sur l’ère toulousaine, mais nous sommes en retard par rapport à Montpellier, qui a bénéficié d’une volonté politique d’architecture urbaine avec le développement de Zac contrairement à Toulouse, explique Pierre-Louis Taillandier, architecte à Toulouse. Les règlements des PLU et PLUI en cours ne font pas une urbanisation de qualité. Il faut une vision globale de la ville qui demande un travail collectif ». La Métropole de Montpellier travaille sur un projet d’aménagement de territoire de référence pour les 20 à 30 ans à venir, avec des bureaux d’études.
Développer les logements abordables
La réflexion sur l’urbanisation « demande plus de pédagogie auprès de la population sur l’évolution de la Ville et en amont des projets. Les travaux de la Dreal sur le besoin en logement peuvent être un appui », estime Xavier Bringer, président de la FPI LR, qui appelle au développement des logements abordables pour loger les classes moyennes. « Le PLH de la Métropole préconise 20 % de logements abordables dans les Zac et dans le diffus. Nous travaillons avec la FPI et la FFB depuis un an, et nous sommes prêts en à entrer dans une phase opérationnelle. Les premiers logements abordables verront le jour dans les quartiers des Grisettes et Ovalie », répond Stéphanie Jannin, pour qui ce type de logement influera sur la chaîne de la production. « Il n’est pas question d’écraser les entreprises de construction au niveau des coûts de production », assure-t-elle. « Il ne faut pas que le montage des programmes tende vers de la péréquation, poursuit Xavier Bringer. La production de logement abordable ne peut être efficiente que si les taxes reculent, s’il y a une réflexion sur les conceptions des immeubles dans une version évolutive. » Le secteur du bâtiment réagit à cette perspective, craignant de voir « se développer le travail au noir », selon Patrick Ceccotti, président de la FFB Hérault. Actif au sein de la CCI de Montpellier sur la question du bâtiment du futur, il attend impatiemment que se débloquent les chantiers sur la transition énergétique.
