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Hérault
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Tourisme - Loisirs
| 28/11/2016

Les contours du futur stade de foot de Montpellier

À l’offensive. Philippe Saurel, président DVG de Montpellier Méditerranée Métropole et maire de Montpellier, et Louis Nicollin, président du Montpellier Hérault Sport Club (MHSC, Ligue 1, 200 salariés, 42 M€ de budget), donnent un point presse ce 30/11 au sujet du projet de nouveau stade de football. L’équipement pourrait être, de source proche, localisé soit dans le prolongement d’Ikea, soit entre le lycée Pierre Mendès-France et la future gare de La Mogère. Le stade actuel, situé dans le quartier de La Mosson, est jugé obsolète par Louis Nicollin et son fils Laurent, président délégué du MHSC. Pour ce dernier, les prestations VIP actuelles* « font rire » (sic). Il ajoute à La Lettre M : « Les gens ne viennent plus à La Mosson**. Un stade moderne doit être un lieu de vie, accessible, où l’on peut venir avant, rester après, et stationner facilement. De ce point de vue, le site d’Odysseum, avec son pôle ludique, son cinéma, ses commerces, ses restaurants…, serait le schéma rêvé », glisse-t-il. Sans compter les parkings déjà existants, la desserte par le tramway et l’autoroute A9. Le club, champion de France de L1 en 2012, dispose également d’une boutique à Odysseum. « Nous pourrions la laisser ouverte les jours de match, en menant des opérations de promotion. » Et le MHSC pourrait nouer de multiples partenariats (offres groupées par exemple) avec les commerces de la zone, et le Gaumont Multiplexe. Le ballon est dans le camp du maître d’ouvrage, à savoir Philippe Saurel. L'inondabilité du stade de la Mosson, noyé sous trois mètres d’eau en octobre 2014, a poussé l’élu à changer d'avis. Initialement favorable au maintien du football à ‘La Paillade’ (ancien nom du quartier Mosson, et nom de baptême du club), Philippe Saurel a annoncé en début d'année vouloir construire un nouveau stade, sans que le projet n'ait fait l'objet à ce jour de débat ou de vote en conseil métropolitain.

Le MHSC, propriétaire de son centre d’entraînement et de son siège social (Grammont, racheté auprès de la Ville, avec 12 M€ investis entre l’acquisition et les travaux), et le Groupe Nicollin (collecte des déchets et nettoyage urbain) peuvent s'appuyer sur une gestion saine. En avril, la DNCG (gendarme financier du foot en France) indiquait ainsi un résultat net de 2,15 M€ pour le MHSC en 2015. « Nous sommes excédentaires ou à l’équilibre depuis notre remontée en Ligue 1, en 2010 », explique Laurent Nicollin. Ce qui rend possible une éventuelle participation directe du MHSC, épaulé par le Groupe Nicollin, dans le tour de table financier. D'autant plus que les Nicollin père et fils sont pressés. Le MHSC a déjà planché en interne sur un projet de stade, et identifié les fonctionnalités requises pour le futur équipement : « par exemple, une tribune présidentielle fermée, la création de différentes catégories de VIP pour optimiser les sources de revenus, un accès direct au salon pour les VIP, ce qui n’est pas du tout le cas à La Mosson, explique Laurent Nicollin. Lors de nos déplacements, nous regardons le meilleur de chacun des nouveaux stades français : Nice, Lyon, Bordeaux, Lille. » Sans pour autant désirer un bijou architectural. « Je veux quelque chose d’accessible, de fonctionnel et de convivial. Que le stade clignote en orange et bleu (couleurs du club, NDLR), je m’en moque », tranche-t-il. La jauge correcte est d’après lui estimée à « 25.000 places », avec l’ouverture de blocs en fonction de l’affluence.

Le projet devrait susciter un match coriace avec ses opposants déjà déclarés. Jean-Louis Roumégas, député EELV de l’Hérault, voit notamment dans ce projet « un prétexte, pour Philippe Saurel, de mener en réalité une opération de promotion immobilière ». Il ne voit pas « l’intérêt de rompre avec l’histoire qui lie le stade et le club au quartier de La Mosson », et préférerait que l’argent public injecté (coût global entre 120 et 140 M€, montage financier à définir entre public et privé, NDLR) soit « affecté à la ligne 5 de tramway, qui est un investissement structurant, utile pour la qualité de l’air et la mobilité de tous ».

Le projet pourrait voir le jour à l’horizon 2020. Philippe Saurel souhaite y adjoindre le basket féminin (BLMA) et le handball masculin (MHB). « Ca serait extraordinaire de développer un quartier dédié au sport, avec un stade de foot, une grande halle pour le basket et le hand, des animations autour et des bureaux pour loger les clubs, glisse une source influente du sport montpelliérain. Montpellier est déjà à la pointe en matière de sports collectifs. Ce concept polyvalent me semble à la fois dans l’ère du temps, innovant et de dimension nationale. S’il voit le jour, il n’y aura pas d’équivalent en France. »

* Et non pas les loges, comme indiqué par erreur dans le print à paraître ce mardi. « Les loges, c’est le seul point positif dans le stade de La Mosson. L’accès VIP au salon et à la tribune est par contre trop compliqué. »

** 12.414 spectateurs en moyenne (15ème sur 20 clubs de L1) en 2015/2016, sur une capacité commerciale de 28.600, soit un taux de remplissage de 43 %.

Hubert Vialatte / vialatte@lalettrem.net
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