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Hérault
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| 30/11/2016

Foot, hand et basket féminin réunis dans le quartier Odysseum à Montpellier à l'horizon 2021

Ce sera donc Odys­seum, et non Sa­porta. Phi­lippe Sau­rel, maire DVG de Mont­pel­lier, pré­sente ce mer­credi 30/11 la lo­ca­li­sa­tion du pro­jet de futur com­plexe om­ni­sport mé­tro­po­li­tain, mê­lant foot­ball (nou­veau stade de 25.000 places, ex­ten­sible à 30.000 places), hand­ball mas­cu­lin et bas­ket fé­mi­nin (pa­lais des sports de 5.000 places). Un équi­pe­ment dédié pour des dis­ci­plines telles que la GRS et les arts mar­tiaux sera réa­lisé à proxi­mité. Cet en­semble im­mo­bi­lier sera situé à l’en­trée sud-est de Mont­pel­lier, entre la zone lu­dico-com­mer­ciale d’Odys­seum et à la gare nou­velle de La Mo­gère, et entre les deux au­to­routes - l’ac­tuelle A9, et son dé­dou­ble­ment, qui en­trera en ser­vice cet été. Le stade sera des­servi par la ligne 1 du tram­way, la­quelle sera pro­lon­gée jus­qu’à la gare nou­velle (dis­tante du stade d’en­vi­ron 500 mètres). Il bé­né­fi­ciera de deux zones de par­kings - en plus de ceux de la gare nou­velle et d’Odys­seum. Le site du Mas de Sa­porta, à Lattes, a été écarté car « plus com­pli­qué en termes de maî­trise fon­cière », pré­cise l’élu.

100 M€ d’in­ves­tis­se­ment

L’in­ves­tis­se­ment glo­bal s’élè­vera à au moins 100 M€, sous la forme d'une co­opé­ra­tion pu­blic-pri­vée dont les contours res­tent à dé­fi­nir. Phi­lippe Sau­rel dit ne pas vou­loir d’un par­te­na­riat pu­blic-privé (PPP), so­lu­tion jugée trop coû­teuse pour le contri­buable. « Chaque fois qu’il y a eu un PPP, cela s’est soldé par une ca­tas­trophe. Nous cher­che­rons des par­te­na­riats in­tel­li­gents avec des pri­vés, au­rons re­cours au na­ming, et sol­li­ci­te­rons le sou­tien du Dé­par­te­ment, de la Ré­gion, de l’État et de la Fé­dé­ra­tion Fran­çaise de Foot­ball. Tout en gar­dant la gou­ver­nance mé­tro­po­li­taine de l’équi­pe­ment. » L’élu pro­met d’évi­ter une aug­men­ta­tion de la fis­ca­lité lo­cale pour fi­nan­cer le pro­jet. Pour en­trer dans ce bud­get, Phi­lippe Sau­rel pro­met une ar­chi­tec­ture « simple, ef­fi­cace, dé­pouillée et sobre, qui ré­ponde aux en­jeux du foot­ball ». « Que le stade cli­gnote en orange et bleu (cou­leurs du club de Mont­pel­lier, NDLR), je m’en moque. Il faut quelque chose d’ac­ces­sible, de convi­vial et de fonc­tion­nel », dé­clare Laurent Ni­col­lin, pré­sident dé­lé­gué du Mont­pel­lier Hé­rault Sport Club (MHSC) dans La Lettre M ‘print’ de ce mardi 29/11. « Noël le Graët, pré­sident de la Fé­dé­ra­tion Fran­çaise de Foot­ball (et can­di­dat à sa suc­ces­sion lors des pro­chaines élec­tions, en mars, NDLR), a jugé ce pro­jet at­trayant pour le foot­ball fran­çais, ajoute-t-il. C’est, au ni­veau na­tio­nal, le seul pro­jet de nou­veau stade en France pour les 15 pro­chaines an­nées. »
Le pa­lais des sports, dont le coût est éva­lué entre 25 M€ et 30 M€, sera fi­nancé « en par­tie par la ces­sion des par­kings at­te­nants au pa­lais des sports René Bou­gnol à la pro­mo­tion im­mo­bi­lière », pré­cise Phi­lippe Sau­rel.

Débat en conseil mé­tro­po­li­tain le 14/12

Lors du pro­chain conseil mé­tro­po­li­tain (14/12), sera dé­bat­tue la dé­li­bé­ra­tion en­ga­geant les études de fai­sa­bi­lité par la SA3M (di­rec­teur : Chris­tophe Pérez). Les études en­glo­be­ront la réa­li­sa­tion des équi­pe­ments nou­veaux et la mu­ta­tion des sites exis­tants à re­con­ver­tir - René Bou­gnol pour le hand, Mos­son pour le foot. Elles se­ront lan­cées en 2017. « À 74 ans, j’émets juste un sou­hait : j’ai­me­rais bien inau­gu­rer le stade. Je vais es­sayer de tenir ! Et j’es­père qu’on sera tou­jours en Ligue 1 le jour de l’inau­gu­ra­tion », a iro­nisé Louis Ni­col­lin, pré­sident du MHSC et du groupe épo­nyme, spé­cia­lisé dans la col­lecte des or­dures mé­na­gères, le tri sé­lec­tif et le net­toyage ur­bain. La pre­mière pierre de ce com­plexe om­ni­sport in­édit en France de­vrait être posée en 2019, année au cours de la­quelle Mont­pel­lier es­père ac­cueillir la coupe du monde de foot­ball fé­mi­nin. Le nou­veau stade et le pa­lais des sports de­vraient être li­vrés en 2021-2022.

Le MHSC vise 20.000 spec­ta­teurs en moyenne
Avec ce nou­vel équi­pe­ment, le MHSC es­père faire pro­gres­ser son af­fluence moyenne - et donc ses re­cettes billet­te­rie -, pour pas­ser de 12.414 en moyenne en 2015/2016 à en­vi­ron 20.000. Le but étant de cap­ter une clien­tèle à la fois plus fa­mi­liale - proxi­mité d’Odys­seum, per­met­tant de se dis­traire et de consom­mer avant et après le match - et plus loin­taine - connexion au­to­rou­tière.

Quid du stade du stade de La Mos­son-Mon­dial 98 ?

Le stade de La Mos­son-Mon­dial 98, qui ac­cueille les matchs de foot de Mont­pel­lier, sera dé­moli. « Nous pro­fi­te­rons de ce trans­fert du stade pour va­lo­ri­ser les berges de la Mos­son, dans le cadre du pro­gramme Anru 2 », ex­plique Phi­lippe Sau­rel. Des ter­rains de sport, un volet en­vi­ron­ne­men­tal et des zones d’ex­pan­sion des crues sont déjà pré­vus. « Le stade se trouve en zone rouge, il est inon­dable », a ré­pété l’élu à quatre re­prises, pour ex­pli­quer son choix. « La Mos­son a été inon­dée ré­cem­ment à deux re­prises, dont la der­nière (2014) a coûté 6 M€. Les as­su­rances nous ont dit que c’était la der­nière fois. » « Nous sommes nés à La Paillade (an­cien nom du quar­tier Mos­son, NDLR), en no­vembre 1974. C’est em­bê­tant de quit­ter le quar­tier, mon club sera tou­jours La Paillade, mais ce pro­jet est une ques­tion de sur­vie pour le club, a dé­claré Louis Ni­col­lin. À La Mos­son, les in­fra­struc­tures ne sont plus aux normes, les sup­por­ters ne veulent plus venir dans un stade qui a mal vieilli et qui ne cor­res­pond plus aux cri­tères du foot­ball mo­derne. Nous avons réussi à nous re­le­ver après les der­nières inon­da­tions, qui nous avaient obligé à nous ex­pa­trier (à l’Al­trad Sta­dium, NDLR) pen­dant trois mois, mais il faut pen­ser à l’ave­nir. On a be­soin d’un autre outil, avec des bras­se­ries, des res­tau­rants, une am­biance convi­viale, une ac­ces­si­bi­lité… C’est le cas pour les stades de Lyon, Nice, Mar­seille. J’ai envie de voir ça à Mont­pel­lier. Et on ne peut pas vivre sans pu­blic. »
Les pa­lais des sports ac­cueillant le hand­ball (René Bou­gnol) et le bas­ket fé­mi­nin (pa­lais des sports de Lattes) sont éga­le­ment jugés ob­so­lètes par leurs di­ri­geants res­pec­tifs, Pa­trice Ca­nayer (MHB) et René Comes (BLMA), ren­con­trés ré­cem­ment par La Lettre M.

Ré­vi­sion du PLU
Ce pro­jet avance au mo­ment où la Ville est en phase de ré­vi­sion de son PLU. « C’est le mo­ment de va­li­der l’em­pla­ce­ment des in­fra­struc­tures fu­turs de la mé­tro­pole », in­dique Phi­lippe Sau­rel. Avec 8 clubs d’élite, Mont­pel­lier fait par­tie les villes les plus spor­tives de France (1ère place après Paris, selon L’Équipe, en 2015). En 2015, Mont­pel­lier Mé­di­ter­ra­née Mé­tro­pole a at­tri­bué 9 M€ à 26 clubs spor­tifs et as­so­cia­tions.

Hu­bert Via­latte / vialatte@​lalettrem.​net
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