Foot, hand et basket féminin réunis dans le quartier Odysseum à Montpellier à l'horizon 2021
Ce sera donc Odysseum, et non Saporta. Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier, présente ce mercredi 30/11 la localisation du projet de futur complexe omnisport métropolitain, mêlant football (nouveau stade de 25.000 places, extensible à 30.000 places), handball masculin et basket féminin (palais des sports de 5.000 places). Un équipement dédié pour des disciplines telles que la GRS et les arts martiaux sera réalisé à proximité. Cet ensemble immobilier sera situé à l’entrée sud-est de Montpellier, entre la zone ludico-commerciale d’Odysseum et à la gare nouvelle de La Mogère, et entre les deux autoroutes - l’actuelle A9, et son dédoublement, qui entrera en service cet été. Le stade sera desservi par la ligne 1 du tramway, laquelle sera prolongée jusqu’à la gare nouvelle (distante du stade d’environ 500 mètres). Il bénéficiera de deux zones de parkings - en plus de ceux de la gare nouvelle et d’Odysseum. Le site du Mas de Saporta, à Lattes, a été écarté car « plus compliqué en termes de maîtrise foncière », précise l’élu.
100 M€ d’investissement
L’investissement global s’élèvera à au moins 100 M€, sous la forme d'une coopération public-privée dont les contours restent à définir. Philippe Saurel dit ne pas vouloir d’un partenariat public-privé (PPP), solution jugée trop coûteuse pour le contribuable. « Chaque fois qu’il y a eu un PPP, cela s’est soldé par une catastrophe. Nous chercherons des partenariats intelligents avec des privés, aurons recours au naming, et solliciterons le soutien du Département, de la Région, de l’État et de la Fédération Française de Football. Tout en gardant la gouvernance métropolitaine de l’équipement. » L’élu promet d’éviter une augmentation de la fiscalité locale pour financer le projet. Pour entrer dans ce budget, Philippe Saurel promet une architecture « simple, efficace, dépouillée et sobre, qui réponde aux enjeux du football ». « Que le stade clignote en orange et bleu (couleurs du club de Montpellier, NDLR), je m’en moque. Il faut quelque chose d’accessible, de convivial et de fonctionnel », déclare Laurent Nicollin, président délégué du Montpellier Hérault Sport Club (MHSC) dans La Lettre M ‘print’ de ce mardi 29/11. « Noël le Graët, président de la Fédération Française de Football (et candidat à sa succession lors des prochaines élections, en mars, NDLR), a jugé ce projet attrayant pour le football français, ajoute-t-il. C’est, au niveau national, le seul projet de nouveau stade en France pour les 15 prochaines années. »
Le palais des sports, dont le coût est évalué entre 25 M€ et 30 M€, sera financé « en partie par la cession des parkings attenants au palais des sports René Bougnol à la promotion immobilière », précise Philippe Saurel.
Débat en conseil métropolitain le 14/12
Lors du prochain conseil métropolitain (14/12), sera débattue la délibération engageant les études de faisabilité par la SA3M (directeur : Christophe Pérez). Les études engloberont la réalisation des équipements nouveaux et la mutation des sites existants à reconvertir - René Bougnol pour le hand, Mosson pour le foot. Elles seront lancées en 2017. « À 74 ans, j’émets juste un souhait : j’aimerais bien inaugurer le stade. Je vais essayer de tenir ! Et j’espère qu’on sera toujours en Ligue 1 le jour de l’inauguration », a ironisé Louis Nicollin, président du MHSC et du groupe éponyme, spécialisé dans la collecte des ordures ménagères, le tri sélectif et le nettoyage urbain. La première pierre de ce complexe omnisport inédit en France devrait être posée en 2019, année au cours de laquelle Montpellier espère accueillir la coupe du monde de football féminin. Le nouveau stade et le palais des sports devraient être livrés en 2021-2022.
Le MHSC vise 20.000 spectateurs en moyenne
Avec ce nouvel équipement, le MHSC espère faire progresser son affluence moyenne - et donc ses recettes billetterie -, pour passer de 12.414 en moyenne en 2015/2016 à environ 20.000. Le but étant de capter une clientèle à la fois plus familiale - proximité d’Odysseum, permettant de se distraire et de consommer avant et après le match - et plus lointaine - connexion autoroutière.
Quid du stade du stade de La Mosson-Mondial 98 ?
Le stade de La Mosson-Mondial 98, qui accueille les matchs de foot de Montpellier, sera démoli. « Nous profiterons de ce transfert du stade pour valoriser les berges de la Mosson, dans le cadre du programme Anru 2 », explique Philippe Saurel. Des terrains de sport, un volet environnemental et des zones d’expansion des crues sont déjà prévus. « Le stade se trouve en zone rouge, il est inondable », a répété l’élu à quatre reprises, pour expliquer son choix. « La Mosson a été inondée récemment à deux reprises, dont la dernière (2014) a coûté 6 M€. Les assurances nous ont dit que c’était la dernière fois. » « Nous sommes nés à La Paillade (ancien nom du quartier Mosson, NDLR), en novembre 1974. C’est embêtant de quitter le quartier, mon club sera toujours La Paillade, mais ce projet est une question de survie pour le club, a déclaré Louis Nicollin. À La Mosson, les infrastructures ne sont plus aux normes, les supporters ne veulent plus venir dans un stade qui a mal vieilli et qui ne correspond plus aux critères du football moderne. Nous avons réussi à nous relever après les dernières inondations, qui nous avaient obligé à nous expatrier (à l’Altrad Stadium, NDLR) pendant trois mois, mais il faut penser à l’avenir. On a besoin d’un autre outil, avec des brasseries, des restaurants, une ambiance conviviale, une accessibilité… C’est le cas pour les stades de Lyon, Nice, Marseille. J’ai envie de voir ça à Montpellier. Et on ne peut pas vivre sans public. »
Les palais des sports accueillant le handball (René Bougnol) et le basket féminin (palais des sports de Lattes) sont également jugés obsolètes par leurs dirigeants respectifs, Patrice Canayer (MHB) et René Comes (BLMA), rencontrés récemment par La Lettre M.
Révision du PLU
Ce projet avance au moment où la Ville est en phase de révision de son PLU. « C’est le moment de valider l’emplacement des infrastructures futurs de la métropole », indique Philippe Saurel. Avec 8 clubs d’élite, Montpellier fait partie les villes les plus sportives de France (1ère place après Paris, selon L’Équipe, en 2015). En 2015, Montpellier Méditerranée Métropole a attribué 9 M€ à 26 clubs sportifs et associations.