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Gard / Région Occitanie
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Agri - Agro / Aménagement - Urbanisme
| 1/06/2017

Dominique Granier : " La Safer n’est plus un outil agri-agricole "

Jusqu’à présent président de la Safer ex-LR, le Gardois Dominique Granier, 56 ans, est élu le 30/5 président de la nouvelle Safer Occitanie, société d'aménagement foncier et d'établissement rural. A ce jour, la Safer Occitanie est la plus grande Safer de France avec treize départements. Elle sera la 2e en 2019, derrière la Safer Nouvelle Aquitaine en cours de création. Entretien.

Vous venez d’être élu. Quelle est votre priorité ?

Il s’agit tout d’abord de donner confiance aux équipes (150 salariés, NDLR) qui travaillent à la Safer. Il faut apprendre à travailler tous ensemble, sans peur et dans la confiance, en harmonisant nos méthodes. Le groupe est plus fort que le plus fort du groupe : c’est ma manière de voir les choses. Dans une Safer qui compte 13 départements, les comités techniques départementaux en sont la cheville ouvrière. Ils seront importants dans la mise en place de la nouvelle Safer.

La Safer créée en 1962 est-elle la même en 2017 ?

La Safer n’est plus un outil agri-agricole, il suffit de regarder la composition du conseil d’administration (monde agricole, collectivités, institutions, NDLR). Elle a évolué. La Safer n’est ni un syndicat ni un parti politique. Elle doit être pratique et pragmatique. La Safer est sous nos pieds, nous devons la conserver au mieux. Il faut conseiller l’économique, l’environnement et le social. Nous sommes dans le développement durable. L’agriculture est bien sûr au cœur de la Safer, tout comme le partage du foncier. Où va-t-on demain garder les terres pour nourrir les hommes ? Il faut maintenant se projeter. Comment allons-nous préserver la terre pour nos enfants dans les années à venir ? Il faut partager la question de la terre avec la société qui va prendre de plus en plus d’importance en termes d’emprise foncière.

La région Occitanie est soumise à une forte pression foncière, comment la gérer ?

Il va falloir délimiter cette emprise foncière. Il y a un début de prise de conscience de la part des collectivités, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles font parties du conseil d’administration de la Safer. La Safer, avec son droit de préemption, joue un peu le rôle de « gendarme » ou de gardien du foncier. On ne fait pas n’importe quoi avec le foncier. Nous allons faciliter le travail des Etablissements publics fonciers (EPF). Il faut se mettre autour de la table.

En termes foncier, qu’est-ce qui va changer selon vous pour l’agriculteur de demain ?

Il va falloir trouver d’autres modes de financements du foncier. Demain un agriculteur ne pourra plus être propriétaire de tout. Il faut distinguer l’exploitation du portage du foncier, avant que les investisseurs arrivent. La Safer joue un rôle de « gendarme », de gardien du foncier, en particulier en Occitanie. Notre droit de préemption nous permet d’empêcher que l’on fasse n’importe quoi. Il y a du foncier agricole, il y a du foncier urbanisable. La Safer doit protéger ce foncier. Elle répond d’ailleurs à une attente de la société.

Nelly Barbé / barbe@lalettrem.net
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