« Il faut aider le CHU de Montpellier à amorcer son virage vers le 21^e siècle, lance Philippe Saurel, président du conseil de surveillance de l’établissement de santé, le 29/11 lors d’une présentation des projets du CHU. Avec 13.000 salariés, le CHU est l’une des plus grandes entreprises de la région. » Avec Thomas Le Ludec, le directeur général, le président du conseil de surveillance veut avoir un regard « prospectif » sur l’établissement avec plusieurs projets prêts lorsque des financements de l’Etat se présenteront.

Cancérologie

Le premier pilier choisi pour le futur du CHU est celui de la cancérologie. « Près de 4.000 nouveaux patients sont pris en charge chaque année, 1.890 patients par an sont inclus dans des protocoles de recherche. Nous avons des projets de coopération avec l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM). Avec l’ICM, nous sommes l’un des huit sites intégré de recherche français. Nous voulons aller plus loin dans la synergie », note Thomas Le Ludec.

Recherche et innovation

La recherche et l’innovation, second pilier de développement, contribuent également, pour Philippe Saurel, à la médecine du futur et à la volonté de la Métropole de devenir Capitale Santé. « Début janvier, nous soumettrons pour arbitrage au ministère des collectivités territoriale et au premier Ministre des projets portant sur la médecine régénérative et sur la génétique », indique Philippe Saurel. Figure parmi ces projets la création d’un incubateur. En matière de financement, la Métropole dispose d’une enveloppe de 7,1 M€ au titre du contrat de plan Etat-Métropole.

Plateau de biologie

« La biologie est aussi un sujet extrêmement important. Sans biologie de pointe, pas de recherche de pointe », poursuit le directeur général. « Si l’on veut arriver à un rang international, il faut rassembler nos 22 laboratoires actuels en un seul ». Un projet de plateau de biologie, de 3.000 m2, est d’ores et déjà programmé pour 2020. Il sera situé derrière l’hôpital Arnaud de Villeuneuve. Le projet, reconnu par l’ARS, est estimé à 83 M€ dont 9,5 M€ financé par l’Etat. « Des entreprises innovantes, à un certain stade de développement, pourraient également être accueillies », ajoute Thomas Le Ludec.

Pôle mère-enfant

Troisième pilier de développement, celui de la mise en place d’un pôle Mère-enfant (3.792 naissances par an, 312 lits et 862 professionnels en 2015). « L’obstétrique est victime de son succès. Les dépassements d’honoraires des établissements privés ont aussi entraîné un engorgement dans le public », résume Philippe Saurel. Il est question de réadapter et de recomposer le site dans ce domaine. Dans un premier temps, tout le process va être revu. « C’est un premier pas vers la modernisation », explique le DG du CHU. Cette refonte, estimée à 1,8 M€, sera financée par le CHU : redotation de personnel du service maternité, extension du bloc obstétrical, travaux de restructuration des locaux... Dans un second temps, « il faudra imaginer un nouvel ensemble », prévient le DG. La mise en place d’un nouveau pôle mère-enfant est estimé à plus de 120 M€.

Acteur du territoire

Philippe Saurel insiste aussi sur la place de l’établissement dans le paysage territorial. « En tant que groupement hospitalier de territoire, le CHU a un rôle de centralité. Or le CHU, situé dans le Nord de la commune, souffre dans cette ville enclavée avec le Lien, le contournement Est et Ouest en jachère. Il faut que les projets routiers soient soutenus. Les cliniques privées ont fait le choix de quitter le centre-ville en allant vers le Sud, non loin de l’autoroute et des tramways, an connexion avec la gare…, bientôt les gares. »

Financement

En termes de financement, à ce jour, seul le projet de plateau de biologie (83 M€ dont 9 M€ de l’Etat), ainsi que la première étape du pôle Mère-enfant sont financés. Le plan d’investissement courant du CHU est estimé à 300 M€ sur 5 ans. « Nous arrivons à financer ce volet », indique le DG. Pour des projets du type « nouveau pôle mère-enfant », dits « exceptionnels », les besoins d’investissements sont de 500 M€ sur 15 ans, selon les services du CHU, « et là, nous voulons nous tenir prêts lorsque des enveloppes budgétaires seront proposées », explique le DG. Philippe Saurel indique avoir demandé « un état des lieux parcellaire de toutes les propriétés du CHU sur la Métropole pour anticiper leur valorisation, en reconcentrant certains sites pour faire des opérations immobilières fructueuses pour le CHU », comme cela a pu être fait avec l’ancienne maternité où une partie de la parcelle a été vendue pour une opération immobilière.