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Région Occitanie
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| 7/10/2016

Carole Delga : « Une implantation de la Région dans chaque département »

L'interview ci-dessous a été réalisée le 4/10. Version intégrale dans La Lettre M hebdo du 18/10. 

Où en est la Région de la conférence territoriale de l’action publique ?
Deux se sont déjà tenues, en juillet et fin septembre. À partir du 1er janvier, toutes les aides directes aux entreprises proviendront de la Région. Les intercommunalités seront sur l’immobilier d’entreprise. La Région aura une implantation dans chaque département, avec des agents dédiés au développement économique, mais aussi un volet emploi/formation. Je veux de la proximité et de la réactivité. Six Maisons de la Région seront ouvertes au 1er janvier dans l’Aveyron, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées, la Lozère, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. D’autres suivront au printemps. En 2018, je pense qu’il y aura même plusieurs Maisons de la Région dans certains départements où les bassins d’emploi sont très différents, comme le Gard, le Lot ou l’Aveyron. Pour ces deux départements, il faut accompagner la Mécanic Vallée, qui est un modèle de développement en territoire rural.

Reprendrez-vous les effectifs des agences de développement économique départementales, dans les départements qui en sont dotés (Hautes-Pyrénées, Gard, Tarn-et-Garonne…) ?
Les négociations sont en cours avec les Départements.

La campagne de l’élection présidentielle approche. Quelles améliorations le futur exécutif peut-il amener à la réforme territoriale ?
Je regrette que les Régions n’aient pas un pouvoir fiscal. Le seul, c’est les cartes grises, qui ne représentent que 8 % des recettes fiscales de la Région. Manuel Valls vient d’annoncer (à Reims, le 29/9, lors de l’assemblée des Régions de France, NDLR) qu’un demi-point de TVA sera affectée aux Régions – sans que la TVA n'augmente. Ça nous permettra d’avoir une garantie sur nos ressources et un lien avec notre investissement, et cela compensera les 3,8 Md€ (au niveau national) de dotation globale de fonctionnement (DGF). C’est une première étape. Mais il faudrait réorganiser le système de la fiscalité locale en France et le calcul de la DGF. Le prochain mandat gouvernemental devra revoir la DGF, qui recèle de vraies injustices, et devra réexaminer la répartition entre la CFE et la taxe foncière bâtie.

Où en êtes-vous des échanges avec la SNCF, en vue du renouvellement de la convention TER ? (Christian Estrosi, président LR de la Région Paca, a annoncé hier qu’il rompait les négociations avec la SNCF et avait l’intention de recourir au privé, NDLR)
Nous fixons les premiers éléments du cahier des charges. Je souhaite des tarifs sociaux, qui ne soient pas pénalisants par rapport à l’éloignement. La solidarité régionale doit jouer sur ce point. Concernant les trains à un euro, ils ont une utilité sur des trajets occasionnels, et pour certaines lignes, où cette tarification donne un regain de fréquentation.

Quels enseignements tirez-vous des États généraux du rail et de l’intermodalité, organisés au printemps ?
Les habitants veulent à la fois les LGV et les trains du quotidien. On oppose souvent les deux, chose que nos services n’ont pas perçus à travers les 38 réunions publiques et les 14.000 questionnaires qui nous sont parvenus. Il y a une forte attente sur le service des TER, en termes de ponctualité et d’horaires adaptés. La question du fret est également prégnante. Nos concitoyens sont choqués par les flux de camions.

Certains disent qu’il faudra un mandat pour que la nouvelle Région soit pleinement opérationnelle…
C’est exagéré. L’administration fonctionne à plein régime, et nous sommes force de proposition sur de nouvelles politiques (plan Marshall pour le BTP, États généraux du Rail, concertation dans le cadre du schéma régional de développement économique…). La Région emploie près de 7.000 agents. La nouvelle organisation a été approuvée en comité technique la semaine dernière. Les directeurs généraux délégués ont été nommés en mai. Les directions sont passées de 44 à 30. Il n’y a pas eu de temps mort. Les dossiers sont instruits. Le terrain est couvert : en neuf mois, j’ai parcouru 120.000 km ! Après, certaines politiques prennent plus de temps. La nouvelle politique éducative régionale s’appliquera à la rentrée 2017. Il faudra deux ou trois an pour élaborer la politique culturelle. Une conférence de la culture aura lieu chaque année. La première aura lieu en décembre.

Quand sera dévoilé le nouveau logo de la Région Occitanie ?
En début d’année 2017. Des étudiants en Beaux-Arts y travaillent. La commission permanente se réunit le 14/10 sur ce thème. Il y aura les couleurs sable et or… et la griffe catalane (sourire).

Propos recueillis par Hubert Vialatte
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