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| 4/03/2015

Areva dans le rouge : quelles conséquences en LR ?

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Les mauvais résultats d’Areva, rendus publics ce matin, auront vraisemblablement des conséquences sur l’activité du groupe sur le site gardois de Marcoule, où Areva emploie 1 430 personnes. Le président du conseil d’administration d’Areva, Philippe Varin, et le directeur général, Philippe Knoche, ont annoncé plusieurs mesures pour faire face à un perte nette de 4,9 Md€ sur l’exercice 2014. Ils prévoient notamment la « mise en oeuvre d’un plan de compétitivité qui vise un milliard d’économies à l’horizon 2017 » et « une forte sélectivité des investissements, qui seront ramenés à moins de trois milliards d’euros en cumul sur la période 2015-2017 ». Areva cherche à réduire sa masse salariale (45 300 personnes, dont 30 000 en France) de 15 %.

Deux activités à Marcoule

 

À Marcoule, Areva emploie 800 personnes dans sa filiale Melox, dédiée à la fabrication d’un combustible nucléaire, le Mox, et 630 personnes dans sa filiale Areva NC, qui mène des activités de démantèlement des installations nucléaires pour le compte du CEA. Les éventuelles conséquences sur les effectifs des deux entités seront précisées « dans les mois qui viennent », selon la direction. Dans le courant du mois de mars, chaque entité d’Areva devra « identifier ses leviers de compétitivité ». Puis, une « phase de concertation » sera lancée à partir de fin mars avec les organisations syndicales « sur un projet d'accord-cadre ou d'accord de méthode relatif à l'emploi, aux compétences, aux rémunérations et au temps de travail ».

 

Productivité accrue à Melox

 

À Melox, la direction a annoncé, dès janvier, un « plan de compétitivité industriel » visant à réaliser un gain de productivité de « 5 % par an pendant 5 ans ». « Cela passe par la simplification des processus, et par l’amélioration des délais et de la qualité », indique la direction. Pour Pierre-Emmanuel Joly, délégué CGT d’Areva à Marcoule, le plan de compétitivité annoncé au niveau du groupe menace Melox d’une « réduction de la voilure ». Il estime également que les économies prévues sur la partie achats « auront des répercussions pour les sous-traitants ».

 

Areva NC cédée ?

 

Areva NC, qui emploie 630 personnes, serait plus menacée que Melox, selon le représentant des salariés. « L’effectif passera à 430 personnes d’ici à 2018 par le simple jeu des départs en retraite », assure Pierre-Emmanuel Joly. Selon lui, « l’objectif de la direction est de réaliser le maximum de marge sur cette activité en baissant l’effectif pour la rendre compétitive ». Du côté de la direction, aucun chiffre n’est avancé quant à la réduction des effectifs d’Areva NC à Marcoule : « Nous sommes engagés dans une démarche de repositionnement des salariés au sein du groupe ». Difficulté supplémentaire pour cette filiale d’Areva : elle est désormais mise en concurrence par son client, le CEA, avec d’autres entreprises internationales. Un marché important, portant sur l’activité de conditionnement des déchets solides, pour une durée de 5 à 8 ans, a été remporté dans ce contexte en 2014, pour un montant tenu secret, « de plusieurs dizaines de millions d’euros ». D’autres appels d’offres sont attendus en 2015 et 2016. Autre crainte des syndicats : « que le démantèlement fasse partie des activités qui pourraient être cédées par Areva » pour renflouer ses comptes.   

 

Areva Malvesi en quête de performance

 

Areva NC emploie également 270 personnes (plus 100 salariés chez ses sous-traitants) à l’usine Areva Malvesi (Comhurex) de Narbonne, un site de conversion de l’uranium. « Le plan présenté ce matin va s’étaler sur trois ans, les premières décisions et actions ne seront donc pas immédiates, indique Emilie Dhondt, responsable de la communication. Toutefois, les orientations stratégiques du groupe et leurs implications industrielles et sociales feront l’objet d’une large concertation, d'abord auprès des instances groupe de représentation du personnel. La feuille de route prévoit déjà un plan de compétitivité. Sur le site de Malvesi, nous étudions les sources d’économie et sommes déjà dans la quête de la performance dans le cadre du projet Comhurex II (300 M€) qui sera opérationnel mi-2015. » 
  

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