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Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon
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| 29/06/2015

Régionales : Carole Delga (PS) lance sa campagne sous la bannière « Notre Sud »

Ca­role Delga (PS) , ex-se­cré­taire d’Etat au Com­merce, à l’Ar­ti­sa­nat et à la Consom­ma­tion, a lancé sa cam­pagne pour les élec­tions ré­gio­nales du 6 et 13 dé­cembre pro­chains dans la fu­ture grande ré­gion Lan­gue­doc-Rous­sillon/Midi-Py­ré­nées (13 dé­par­te­ments), ce sa­medi matin au Ga­zette Café à Mont­pel­lier, en pré­sence d’en­vi­ron 200 mi­li­tants, élus et par­le­men­taires so­cia­listes.
« Notre Sud Ca­role Delga », pou­vait-on lire sur la ban­de­role, aux cou­leurs jaunes et rouges évo­quant l’Oc­ci­ta­nie. Autres slo­gans dé­voi­lés : « Tous pour cha­cun, cha­cun pour tous » (de­vise de la cave co­opé­ra­tive de Ma­raus­san, dans l’Hé­rault, dans la­quelle Jean Jau­rès avait des parts), « Notre ré­gion forte, créa­tive, so­li­daire ».
« La cam­pagne doit être in­tense, et doit fa­vo­ri­ser la proxi­mité, a dé­claré Mme Delga, dans un dis­cours in­sis­tant sur les va­leurs, sa concep­tion de la gauche et son par­cours. Notre nou­velle ré­gion le mé­rite. Notre sud a be­soin de l’ac­tion de la gauche. Nous al­lons conti­nuer cette ac­tion avec Da­mien Alary, mon sou­tien, mon bi­nôme, et avec Mar­tin Malvy. J’ai choisi de fer­mer la porte de Bercy et j’ai choisi le Sud, notre Sud. L’an­née pas­sée à Bercy fut une année de res­pon­sa­bi­li­tés mi­nis­té­rielles exal­tantes, en­ri­chis­santes, exi­geantes. Mais j’y ai ac­quis le cer­ti­tude que mon choix, c’est vous. Le fon­de­ment de la vie po­li­tique, c’est le quo­ti­dien des gens, la proxi­mité. Cer­tains peuvent s’en éton­ner : pour­quoi choi­sir un man­dat local plu­tôt que les ors de la Ré­pu­blique ? Ce qui me fait vi­brer, c’est quand je vois un en­fant de mi­lieu mo­deste qui réus­sit à l’école, parce que l’Etat, les col­lec­ti­vi­tés lo­cales, lui donnent l’éga­lité des chances. Je vibre quand une per­sonne âgée peut res­ter digne, dans son en­vi­ron­ne­ment, grâce aux po­li­tiques pu­bliques que mène la gauche. Je vibre quand un jeune dé­couvre une nou­velle forme de culture, et qu’il se dit que les dif­fé­rences sont in­té­res­santes. Je ne suis issue ni d’une grande fa­mille, ni d’une grande école. A Bercy, des comme moi, il n’y en avait pas beau­coup (sic). Je suis ici avec ceux qui me cor­res­pondent, et nous al­lons bâtir ce qui cor­res­pond à nos conci­toyens. J’ai la pas­sion de ces ter­ri­toires : l’his­toire, la tra­di­tion, la culture. En réa­lité, nous avons tou­jours vécu en­semble. Je suis du Sud, je viens du Sud. J’ai étu­dié à Tou­louse et Mont­pel­lier. »
Agée de 43 ans, ori­gi­naire du Com­minges (Haute-Ga­ronne), Ca­role Delga a déjà exercé plu­sieurs man­dats : maire de Martres-To­lo­sane, vice-pré­si­dente de Ré­gion Midi-Py­ré­nées, se­cré­taire d’Etat et dé­pu­tée de Haute-Ga­ronne (8ème cir­cons­crip­tion) de­puis 2012.
Parmi les en­jeux de la fu­ture cam­pagne : « l’ac­cueil, dans la nou­velle grande ré­gion, de 50 000 nou­veaux ha­bi­tants par an d’ici à 2030 » ; l’union de la gauche dès le pre­mier tour du scru­tin, union com­pro­mise par les me­naces de plus en plus pré­cises de can­di­da­tures du PRG (Jean-Mi­chel Bay­let-Syl­via Pinel) et de Phi­lippe Sau­rel, maire DVG de Mont­pel­lier. Ca­role Delga a d’ailleurs lancé : « L’union est in­dis­pen­sable pour ga­gner. Je suis la can­di­date du ras­sem­ble­ment. »
Les ad­ver­saires de droite ont éga­le­ment été évo­qués. « Si le can­di­dat de la droite (Do­mi­nique Rey­nié, Les Ré­pu­bli­cains, NDLR) peine à trou­ver sa place, Ca­role Delga n’a pas ce genre de pro­blème, elle est au cœur de notre dis­po­si­tif, a dé­claré Hus­sein Bourgi, pre­mier fé­dé­ral du PS dans l’Hé­rault et membre du bu­reau na­tio­nal. Sa lé­gi­timé dé­mo­cra­tique est connue, re­con­nue et na­tu­relle. » Quant au Front na­tio­nal, « il n’est pas notre ad­ver­saire, c’est notre en­nemi, a ajouté Ca­role Delga. Nous ne cè­de­rons rien face à lui. Est-ce ce vi­sage que nous vou­lons mon­trer du Sud ? Com­ment lais­ser l’ex­trême-droite pou­voir prendre rang au pays de l’Oc­ci­ta­nie, pays de l’in­no­va­tion et de la créa­ti­vité. Que l’ex­trême droite peut aller dire dans les conseils d’ad­mi­nis­tra­tion de nos ly­cées ? Le des­tin com­mun de près de 6 mil­lions d’ha­bi­tants ne peut être le rejet de l’autre, sauf à auto-dé­truire nos va­leurs, et notre his­toire. »
Côté dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique, il faut, d’après Ca­role Delga, « dé­ve­lop­per les fi­lières de de­main : dé­ve­lop­pe­ment du­rable, chi­mie verte, éco­no­mies d’éner­gie, éco­no­mie de proxi­mité dans les ter­ri­toires : gants de Mil­lau, vases d’An­duze, faïence de Martres-To­lo­sane, vins du Rous­sillon... Par ailleurs, le tou­risme est vec­teur de créa­tions d’em­plois, et de fierté, que ce soit le Pont du Gard ou le Pic du Midi. »
La cam­pagne à venir met­tra en avant la carte de la proxi­mité, avec l’ou­ver­ture d’une pla­te­forme par­ti­ci­pa­tive en juillet, des fo­rums, des ca­fés-dé­bats… « Notre ré­seau so­cial, c’est vous », a-t-elle conclu, au terme d’un dis­cours de 20 mi­nutes. Ses di­rec­teurs de cam­pagne se­ront Alain Ber­trand, sé­na­teur-maire de Mende et Ka­rine Tra­val-Mi­che­let, maire de Co­lo­miers. A la tri­bune, étaient pré­sents Da­mien Alary et Mar­tin Malvy, ac­tuels pré­si­dents des conseils ré­gio­naux de Lan­gue­doc-Rous­sillon et Midi-Py­ré­nées. Mar­tin Malvy, pré­sident de la Ré­gion Midi-Py­ré­nées de­puis 1998, a choisi de ne pas se re­pré­sen­ter aux pro­chaines ré­gio­nales, et sera pré­sident du co­mité de sou­tien de Ca­role Delga pour la cam­pagne à venir. Da­mien Alary sera quant à lui nu­méro 2 sur la liste menée par Mme Delga.
Les can­di­dats so­cia­listes se­ront ar­rê­tés le 9 juillet, avec des pos­si­bi­li­tés de faire évo­luer les listes d’ici à la ren­trée, au gré des ac­cords éven­tuels avec le camp Sau­rel et le PRG.

Ver­ba­tim

« Il y a une dif­fé­rence entre les Ré­pu­bli­cains et le FN. Il faut que cette dif­fé­rence conti­nue. Les Ré­pu­bli­cains ne doivent pas fran­chir la ligne rouge. Les Ré­pu­bli­cains sont mon ad­ver­saire, le FN est mon en­nemi. Que les Ré­pu­bli­cains res­tent, jus­te­ment, dans des va­leurs ré­pu­bli­caines. »

« On pense qu’un ac­cord est pos­sible pour le PRG. Jean-Mi­chel Bay­let (PRG) sera reçu par Jean-Chris­tophe Cam­ba­dé­lis la se­maine pro­chaine. Je suis op­ti­miste pour un ac­cord dès le pre­mier tour. C’est né­ces­saire. Le PS fera des pro­po­si­tions au PRG, dans le cadre d’un ac­cord na­tio­nal. Lo­ca­le­ment, dans cette grande ré­gion, on a l’exemple d’une union qui a réussi. » Sa­medi après-midi, Jean-Mi­chel Bay­let a réagi im­mé­dia­te­ment, via un com­mu­ni­qué de presse : « Contrai­re­ment à ce qu'a dé­claré au­jour­d'hui Ca­role Delga, c'est bien Jean-Mi­chel Bay­let et le PRG qui ont, dans un es­prit de res­pon­sa­bi­lité, de­mandé à ren­con­trer Jean-Chris­tophe Cam­ba­dé­lis le 9 juillet. Au vu de l'uti­li­sa­tion po­li­tique faite de cette ini­tia­tive par Mme Delga, Jean-Mi­chel Bay­let an­nule ce ren­dez-vous (...) Une fois en­core, le PS confond vi­tesse et pré­ci­pi­ta­tion et agit comme un parti hé­gé­mo­nique ne res­pec­tant pas ses par­te­naires. Le ton et les mots choi­sis par Ca­role Delga illus­trent le fait que les so­cia­listes (...) nous consi­dèrent comme des va­lets », a en­core lancé le pa­tron du PRG, qui « ne croit plus à cet ac­cord » et « a donc de­mandé à ses équipes de conti­nuer la cam­pagne élec­to­rale de la liste PRG » pour ces ré­gio­nales, conduite par la mi­nistre du Lo­ge­ment Syl­via Pinel (PRG).

Concer­nant Phi­lippe Sau­rel, qui a dé­di­cacé son livre « Ré­pa­rer la Ré­pu­blique » (édi­tions Pri­vat), sa­medi après-midi à la li­brai­rie Sau­ramps à Mont­pel­lier, et donne ce lundi après-midi une confé­rence de presse sur le thème des ré­gio­nales 2015 : « Il est pas­sionné par sa ville, et par la mé­tro­pole de Mont­pel­lier. Il sou­haite que la mé­tro­pole de Mont­pel­lier soit re­con­nue à son juste titre. Phi­lippe Sau­rel dé­fend les in­té­rêts de la mé­tro­pole mont­pel­lié­raine, c’est nor­mal. Mais nous pou­vons tra­vailler en com­plé­men­ta­rité. Il y a la place pour l’union. »

Sur la ré­par­ti­tion des lieux de pou­voir dans la fu­ture grande ré­gion : « Si la pré­fec­ture est à Tou­louse, l’as­sem­blée dé­li­bé­rante du conseil ré­gio­nal doit sié­ger à Mont­pel­lier, et la di­rec­tion gé­né­rale à Tou­louse, pour être in­ter­lo­cu­teur de proxi­mité de la pré­fec­ture. Les deux hô­tels de ré­gion, et là je parle des bâ­ti­ments, doivent être main­te­nus. On ne peut pas tout concen­trer sur un seul site. Déjà parce que la fu­ture ré­gion sera très grande. Et puis, tout concen­trer, ça vou­drait dire qu’il fau­drait dou­bler un des deux sites, et que l’autre sera vide. En termes d’uti­li­sa­tion des de­niers pu­blics, on fait mieux. »