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Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon
| | 27/05/2015

Fusion des régions : à Blagnac, les milieux économiques veulent être associés

Si­gni­fier aux ins­ti­tu­tion­nels de pla­cer les en­tre­prises comme membres ac­tifs du co­mité de fu­sion : c’est le mes­sage en­voyé mardi soir à l’IUT de Bla­gnac par Fran­çoise Ba­ru­tello, pré­si­dente du club d’en­tre­prises Réus­sir, à l’at­ten­tion de Mar­tin Malvy, pré­sident de la Ré­gion MP et Hé­lène Giral, vice-pré­si­dente de la Ré­gion LR, lors d’une confé­rence-dé­bat por­tant sur le thème « les en­jeux éco­no­miques de la fu­sion des Ré­gions MP et LR »*. « La Ré­gion est notre in­ter­lo­cu­teur pri­vi­lé­gié pour le dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique, a-t-elle dé­claré. Quelle va être la stra­té­gie de dé­ve­lop­pe­ment des in­fra­struc­tures ? Vont-ils être ac­com­pa­gnés ? On de­vient la 4ème ré­gion de France en termes de PIB, la 19ème à l’échelle eu­ro­péenne. Notre pays doit en­trer dans une autre ère. Nous avons en France deux en­jeux na­tio­naux à pas­ser : l’au­to­no­mie, et la tran­si­tion éner­gé­tique. »

Mar­tin Malvy : « Des éco­no­mies d’échelle avec le temps »

« De­main, il y aura les mêmes ef­fec­tifs que sont ceux, au­jour­d’hui, de MP et LR. Les deux tiers de ces ef­fec­tifs sont des agents des ly­cées. Sur 6 500 agents en MP, 4 500 tra­vaillent dans les ly­cées. Quant à la fu­sion, il vaut mieux être la 19ème ré­gion d’Eu­rope que le clas­se­ment que nous oc­cu­pons cha­cun (63ème pour le LR et 43ème pour MP, Ndlr) à ce jour! Des éco­no­mies d’échelle vont se dé­ga­ger dans le temps. Pre­nez l’exemple du Bour­get : on y va avec 70 en­tre­prises. Si on y al­lait avec 100 en­tre­prises, en in­té­grant des en­tre­prises de LR, ça ne coû­te­rait pas plus cher. Autre exemple : pour la cam­pagne té­lé­vi­sée Grands Sites MP, nous pro­gram­mons 2 000 spots. Avec la grande ré­gion, on ne fera pas 4 000 spots, mais on ga­gnera en ef­fi­ca­cité.
La fu­ture grande ré­gion, c’est 200 000 étu­diants, 40 000 cher­cheurs. Sor­tons du débat op­po­sant les deux ter­ri­toires. La fu­ture ré­gion aura une place pri­vi­lé­giée en France. C’est le pen­dant de la Ca­ta­logne : notre PIB sera de 144 Md€, 196 Md€ pour la Ca­ta­logne. On est dans les mêmes eaux.
»

Hé­lène Giral : « La fu­sion ne réus­sira que si elle est équi­li­brée »

« Le LR se dis­tingue par sa qua­lité de vie, par son ou­ver­ture vers la mer, mais connaît un taux de chô­mage trop im­por­tant (15 %, NDLR). Il faut se battre en­semble : faire du mar­ke­ting ter­ri­to­rial, aller cher­cher les en­tre­prises au ni­veau na­tio­nal et in­ter­na­tio­nal. Il y a une im­pé­rieuse né­ces­sité d’être vi­sible, c’est une clé pour être com­pé­ti­tif. La fu­sion ne réus­sira que si elle est équi­li­brée. De­main, la so­ciété sera une so­ciété de la connais­sance et du sa­voir : nu­mé­rique, santé… Dans ce contexte, les deux pôles uni­ver­si­taires de la fu­ture grande ré­gion sont un atout. »

Fran­çois Chol­let, vice-pré­sident de Tou­louse Mé­tro­pole

« Les mé­tro­poles ont une vo­ca­tion d’at­trac­ti­vité et d’image à l’in­ter­na­tio­nal. Le schéma de dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique de Tou­louse Mé­tro­pole sera pré­senté le 23 juin (en soi­rée, à l’Air­bus De­li­very Cen­ter, NDLR). Pou­vons-nous faire plus avec moins ? Oui, à condi­tion de ré­flé­chir en­semble à ce que l’on peut faire. »
Concer­nant les trans­ports : « 2h15 entre Tou­louse et Mont­pel­lier, c’est trop. Il faut trou­ver des so­lu­tions pour ré­duire le temps de trans­port entre les deux mé­tro­poles.
»

Marc Chap­puis : « créa­tion d’un groupe d’en­tre­prises »

Ré­pon­dant à la vo­lonté du Club Réus­sir de voir le monde éco­no­mique as­so­cié à la grande ré­gion, Marc Chap­puis (SGAR/pré­fec­ture de ré­gion MP), re­pré­sen­tant le pré­fet pré­fi­gu­ra­teur Pas­cal Mail­hos, a an­noncé la créa­tion d’un ‘groupe mi­roir’. « Ce groupe d’en­tre­pre­neurs, issus des deux ré­gions, va être réuni au cours du mois de juin. Nous les in­ter­ro­ge­rons, pren­drons leur res­senti, de ma­nière di­recte et sans pro­to­cole. Ça n’em­pêche pas les échanges avec les ré­seaux consu­laires, que l’on pra­tique au quo­ti­dien. On ne veut pas d’une ré­forme en cir­cuit fermé, avec des fonc­tion­naires par­lant aux fonc­tion­naires. La ré­forme s’adresse aux ci­toyens, aux élus, aux chefs d’en­tre­prises, aux re­pré­sen­tants as­so­cia­tifs. »
Sur la fu­ture grande ré­gion, Marc Chap­puis dresse trois constats : « Cet es­pace sera un poids lourd éco­no­mique de l’Eu­rope ; Nos mo­dèles éco­no­miques sont assez com­plé­men­taires : un sec­teur in­dus­triel struc­turé en MP et, en LR, beau­coup de TPE-PME, et une forte pré­do­mi­nance de l’éco­no­mie ré­si­den­tielle. En com­mun, une crois­sance dé­mo­gra­phique qui est le double de la crois­sance na­tio­nale. Troi­sième point : nous se­rons de­main une ré­gion lea­der en Eu­rope en ma­tière d’in­no­va­tion, avec 3,8 % du PIB consa­cré à la re­cherche, ce qui nous place au-des­sus du 3 % eu­ro­péen. Je note un gros po­ten­tiel d’in­no­va­tion sur les sec­teurs en forte crois­sance : aé­ro­nau­tique, sys­tèmes em­bar­qués, nu­mé­rique - big data : ca­pa­cité de cal­cul, sto­ckage, dé­ve­lop­pe­ment de nou­velles ap­pli­ca­tions. »

* La Lettre M était par­te­naire de l’évé­ne­ment.