Lors de l’inauguration de ce centre de lavage des bouteilles qui seront réemployées, Anne-Claire Degail a retracé le parcours de cette entreprise qui se réclame du secteur de l’économie sociale et solidaire. « Le projet est né en 2020, nous étions trois créatrices animées par la volonté de changer les modes de consommation notamment sur la question de l’usage unique », explique-t-elle. Les porteuses du projet sont allées rencontrer les responsables de l'incubateur régional dédié à l'innovation sociale Alter Incub puis la métropole de Montpellier, la Région, l’Ademe, le Département, l’Union régionale des Scop, le pôle Réalis, les éco organismes Citeo et Adelphe.... « Sans leur appui et celui de leurs services respectifs, le centre de lavage n’aurait pas pu voir le jour ! », souligne la dirigeante. En parallèle, elles ont démarché les vignerons, les brasseurs, des verriers mais aussi des distributeurs, des imprimeurs d’étiquettes -qui doivent disposer d’un logo dédié au réemploi -et identifier des points de collecte de bouteilles. « Il s’agissait de mettre en place une filière locale », poursuit-elle. Créée sous un statut de société coopérative participative (Scop), Oc’Consigne a démarré son activité dans la cave Enclos de la Croix à Lansargues (34), puis elle a migré dans les locaux de la Feuille d’Érable à La Mosson à Montpellier avant de rechercher activement des locaux plus adaptés en 2022.

Modèle économique
Depuis 2023, Oc ‘Consigne intervient dans Les Pyrénées-Orientales depuis le Domaine de Rombeau (Rivesaltes). Oc’Consigne est devenue entreprises d’insertion en 2022. « Ce volet social complète naturellement notre engagement écologique. L’idée est de sortir des personnes du RSA et porter notre effectif à huit salariés à terme pour répondre à notre développement », conclut-elle. Pour Philppe Lelong, président de la nouvelle Scic, le choix du réemploi des bouteilles de vins plutôt que des bouteilles neuves est actuellement une question de volume à l’achat. « Je produits 60 000 cols, le réemploi est intéressant, mais ce n'est pas le cas pour un gros faiseur. Pour autant, la solution du réemploi garantit une stabilité du prix des bouteilles en cas de problème comme la crise sanitaire où le prix unitaire est monté à 0,80 € contre 0,33 €. Des rumeurs font craindre une hausse des prix à venir... c’est donc peut-être le moment d’aller vers le réemploi. ». Le vigneron basé à Azillanet (34) dispose d’un caveau de vente directe où il a mis en place un système de consigne de 0,50 € à valoir sur l’achat d’une bouteille de vin. »