Énergie et recyclage : les leviers de la décarbonation

À l’initiative de la visite de l’usine de fabrication de bouteilles verre O-I à Béziers, Jacques Bordat, président de la Fédération des industries du verre présente la feuille de route de la décarbonation du secteur. « La filière produit 2,7 millions de tonnes de CO2, c’est 0,6 % des émissions totales françaises. 80 % sont liées à l’utilisation d’énergies fossiles et 20 % liés à la décarbonation des matières premières », précise-t-il. Les leviers de décarbonation de la filière résident notamment dans l’utilisation d’énergie verte (EnR, biométhane) et le recyclage du verre. « La disponibilité d’une énergie décarbonée à un prix compétitif sont les prérequis pour que les industriels verriers soient en capacité d’atteindre la neutralité carbone à horizon 2050, explique-t-il. La durée de vie d’un four étant de 15 ans, le plan de décarbonation ne pourra se faire qu’au rythme de la reconstruction des fours. Les fours hybrides qui seront alimentés à 80 % électriques et 20 % gaz commencent à voir le jour. Mais la taille du four a son importance. En France, un four 100 % électrique verra le jour en 2026 dans une usine de Verallia. » Si la filière est en avance sur le recyclage « le verre étant recyclable à 100% et à l’infini », selon lui, « il y a encore des efforts à faire sur la collecte notamment auprès des CHR. Il faut également accélérer l’écoconception de produits, comme l’allègement des bouteilles, le développement de solutions pour le lait par exemple et favoriser le réemploi comme la loi Agec le prévoit à condition d’avoir un écosystème bien organisé. » Le président de la filière est conscient de l’impact de la déconsommation du vin sur la production de bouteille : « Mais les modes de consommation changent. La bière repart par exemple. La filière doit s’adapter ».