Oc’Via présente le chantier du CNM à Montpellier
Thierry Parizot, DG du groupement privé Oc’Via, mené par Bouygues Construction, et Joseph Giordano, directeur adjoint de RFF L.-R., ont détaillé le projet de contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier (80 km, 2 Md€), ce lundi à la direction régionale L.-R. de Réseau Ferré de France à Montpellier, après la signature, jeudi 28 à Paris, du contrat de partenariat public-privé avec RFF (notre newsletter du 28 et La Lettre M papier de ce mardi 3 juillet).
D’ici à fin 2013, l’équipe d’Oc’Via (voir ci-contre), installée au Mas Soriech à Lattes, va s’attaquer à la finalisation des acquisitions foncières (250 hectares restent à acquérir), aux fouilles archéologiques (la Drac a identifié une vingtaine de sites), à la préparation de trois dossiers loi sur l’eau (un dans le Gard, un dans l’Hérault, un dans le secteur du Vidourle) et CNPN, ainsi qu’aux déviations de réseau. Les appels d’offres aux entreprises de TP seront lancées au printemps 2013, pour un démarrage du chantier fin 2013-début 2014.
Le chantier mobilisera, au plus fort de son activité, « entre 1 500 et 1 700 ouvriers », a indiqué Thierry Parizot. En incluant les emplois indirects (hôtellerie, restauration…), RFF évoque 6 000 emplois créés par an pendant cinq ans. « L’amélioration, par le CNM, de la desserte du territoire permettra un développement des activités touristiques », prédit RFF.
Entre 100 et 120 trains circuleront chaque jour sur le CNM (développement de la grande vitesse avec maintien du nombre actuel de TGV sur la ligne actuelle, transfert du fret depuis le ligne actuelle et développement du fret).
Mixité, environnement, évolutivité… un chantier complexe
Parmi les grands enjeux du CNM identifié par Thierry Parizot :
- système ferroviaire mixte (fret et trains à grande vitesse), avec de nombreux échanges et un trafic dense.
- Environnement : transparence hydraulique du projet dans une zone de crues potentielle (Vistre, Vidourle et Lez), milieu périurbain, deux zones Natura 2000, coordination avec le déplacement de l’A9 (groupes de travail déjà en place avec ASF), biodiversité.
- Evolutivité de la ligne : vitesse d’exploitation de 220 km/h à la mise en service, avec passage à 300 km/h pendant la durée du contrat de partenariat et construction de deux gares par RFF. - De nombreux réseaux à déplacer (environ 100 interceptions des canaux BRL, lignes à haute tension à Lattes), forte densité d’ouvrages d’art (un tous les 450 mètres), construction d’une tranchée couverte (150 mètres) sous un nœud ferroviaire à Manduel, chantier essentiellement en remblais (la moitié des besoins en remblais sera satisfaite en empruntant des ressources locales).
La gare de Montpellier réalisée en PPP
Une phase de concertation sera mise en place fin 2012, début 2013, avec des réunions publiques dans la plupart des 32 communes impactées. Sujets évoqués : présentation du projet en détail, mesures compensatoires, rétablissements routiers…
Oc’Via déménagera mi-2013 son siège du Mas Soriech vers la base travaux, située « au carrefour de Générac, Milhaud et Nîmes ».
La réalisation de ce projet nécessite un financement de 1 730 M€ : concours public de 558 M€, fonds propres de 117 M€ et dette long terme (jusqu’en 2035) de 1 055 M€. « Nous avons réussi à "toper" sur les marchés financiers à des taux très intéressants. La somme a été levée jeudi dernier, avant la signature du contrat. C’était un jour particulier, vu qu’un sommet européen se tenait à Bruxelles… »
Prévue hors contrat de partenariat, la gare nouvelle de Montpellier Odysseum (concertation fin 2012) sera réalisée également à travers un partenariat public-privé, a révélé Joseph Giordano. RFF avalisera cette décision lors d’un conseil d’administration, ce jeudi. La désignation du partenaire privé est attendue « dans un an ».
De gauche à droite : Marc Thiébault (Oc’Via), Thierry Parizot (Oc’Via), Joseph Giordano (RFF L.-R.)