Une méga-cimetière du haut Moyen Age (1 200 sépultures) sur le tracé de la LGV Nîmes-Montpellier
Environ 1 200 sépultures datant du haut Moyen Age (entre le 7ème et le 12ème siècle), révélant des squelettes en état quasi parfait de conservation (photo) sur la commune d’Aimargues (Gard) : Odile Maufras, archéologue médiéviste à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) parle d’un site « extraordinaire dans le Languedoc oriental », mis en évidence dans le cadre des fouilles préalables à la construction du contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier (CNM). « C’est d’autant plus intéressant que l’on a très peu d’écrits sur le haut Moyen Age », a-t-elle ajouté. Le très bon état de conservation des squelettes s’explique par la nature du sol (argile).
Les fouilles, qui vont mobiliser 40 archéologues, jusqu’à fin mai, ont été ouvertes à la presse ce mardi, et le seront au public le dimanche 7 avril. Les ossements, céramiques et autres objets trouvés sur place seront transférés à Nîmes pour y être étudiés pendant environ deux ans. « La totalité du cimetière (deux cimetières superposés, le plus ancien étant le plus enfoui, NDLR) pourra être fouillée, ce qui est très rare », a expliqué Odile Maufras.
Le chantier pas retardé, d’après Oc’Via
Les scientifiques ne doutent pas que ces fouilles permettront d’identifier l’âge auquel décédaient les habitants de ce village médiéval (Saint-Gilles-de-Missignac), les causes des décès, les maladies les plus répandues à l’époque, les types d’alimentation… Le site comprend également des habitations, une église et des silos.
Il y aura en tout une quinzaine de fouilles archéologiques préventives le long du tracé du CNM, a précisé Thierry Parizot, directeur général d’Oc’Via, qui a en charge la construction de la ligne mixte à grande vitesse (80 km). Le calendrier du chantier n’est pas retardé par les fouilles, a-t-il assuré. Les premiers appels d’offres aux entreprises seront lancés « à la fin du printemps ». Les réunions s’enchaînent avec la FRTP et les CCIT de Nîmes et de Montpellier pour étudier les modalités de sous-traitance aux entreprises locales.