Jean Pinard (CRTL Occitanie) : « Se réinventer et être raisonnable sur l’offre »
Comment endiguer la défiance vis-à-vis du transport ?
Il est difficile pour une économie comme le tourisme de constater que le transport ne va pas. Le tourisme est né du voyage. Il faut se réinventer et être raisonnable sur l’offre. Accepter qu’elle ne soit pas exponentielle. Le tourisme se trouve au cœur d’un paradoxe. La demande tend vers des séjours plus vertueux. Or, nous sommes dans une économie de service où l’offre fait la demande. Je crois à une croissance verte et maîtrisée. Comme à l’avion vert, mais celui-ci serait opérationnel d’ici 10 à 15 ans. En Occitanie, le tourisme représente 8 % du PIB régional, pour 11 % des émissions de CO2. L'idée est d'inverser cette tendance.
La région reste néanmoins bien-lotie ?
En Occitanie, il y a notamment le train à un euro et de nombreuses initiatives engagées avec l’Ademe. Nous avons rééquilibré les ressources et notre vision du tourisme entre des clientèles lointaines, nationales et de proximité Les billets à un euro génèrent 20 M€ de consommation d’activités de loisirs. Il serait schizophrène de faire venir toujours plus de touristes, plutôt que de consolider une base de consommation de proximité. Puis de la faire voyager et la faire consommer plus souvent.
Le juge de paix reste les nuitées ?
Effectivement, mais il faut aussi travailler sur le taux de départ. Il est de 60% en France. Aux Pays-Bas et en Allemagne, ce chiffre est de 70 % et en Scandinavie il est de 80 %. 10 points de plus de taux de départ, c’est 16 % de croissance d’économie garantie. Il n’est pas non plus obligatoire de développer une offre de transport pléthorique.