Pour Vincent Lemaire, président de la société albigeoise Safra, l’heure est au changement d’échelle. « Nous souhaitons atteindre 140 M€ de CA en 2025 avec notre activité de production de bus à hydrogène, contre 12 M€ aujourd’hui (sur un CA consolidé global de 25 M€ en 2020, NDLR) », explique-t-il. Un objectif qui nécessite d’importants moyens financiers. Dans ce cadre, l’entreprise tarnaise prépare une levée de fonds, qui pourrait avoir lieu au premier semestre. Ce tour de table, qui devrait faire intervenir un fond d’investissement spécialisé dans la transition énergétique, pourrait atteindre « plusieurs dizaines de millions d’euros », glisse le dirigeant, qui n’exclut pas - en plusieurs tours - une levée globale approchant les 100 M€. Le premier closing serait, lui, de 25 M€. Ces fonds permettront notamment à l’entreprise albigeoise d’investir dans son outil industriel, au travers d’une extension de 7 300 m² (architecte : Bruinerie & Irissou, fin de chantier prévue au 1^er trimestre 2022) de son site de production, qui s’étend actuellement sur quelque 8 000 m². Un projet qui mobilisera une enveloppe de plus de 36 M€ : 7,4 M€ en immobilier, 12 M€ en outils et process d’industrialisation, et 17 M€ en R&D. Ce projet devrait s’accompagner du recrutement d’environ 400 personnes d’ici à 2024.

« Nous croyons aux bus à hydrogène depuis toujours, explique le chef d’entreprise. Nous sommes positionnés sur ce marché depuis dix ans et voyons aujourd’hui les choses se concrétiser. Nos bus à hydrogène sont désormais en circulation à Lens, au Mans, à Versailles et bientôt à Auxerre. Nous allons par ailleurs fournir cinq véhicules dans le cadre du projet Hyport, à Toulouse, d’ici à la fin de l’année. » La société ne participe pas, en revanche, à l’initiative hydrogène lancée à Toulouse-Francazal. « Nous nous appuyons sur l’écosystème d’expertise albigeois, focalisé sur les mobilités terrestres », précise le dirigeant.