La Lettre M

Vraiment plus simple, le bulletin de paie ?

Les faits: 

Depuis le 1/1, tous les employeurs doivent éditer des bulletins de paie respectant une nouvelle présentation. Objectif : faciliter sa lecture par le salarié. 

L'analyse: 

Regroupement des cotisations par risque couvert et des contributions dues par l’employeur, suppression de certaines mentions et ajout de nouvelles : tous les salariés du privé, cadres et non-cadres, vont bientôt recevoir un nouveau modèle de bulletin de paie , entré en vigueur au 1/1. L’objectif est de « faciliter la lisibilité des bulletins de paie par les salariés et non de simplifier pour l’employeur l’établissement du bulletin de paie », rappelle d’emblée le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables. Qu’en est-il vraiment chez les entreprises de plus de 300 salariés, soumis à cette même obligation depuis un an ? « Pour le gestionnaire de paie, c’est devenu franchement plus complexe », assure Marine Candelon, membre du directoire d’Actia Group, concepteur et fabricant toulousain de systèmes embarqués électroniques et d’équipements de télécommunications (431,6 M€ de CA en 2016, plus de 3.200 collaborateurs dans 15 pays). Et d’expliquer : « Pour vérifier qu’un bulletin est conforme, il faut tout pointer. Mais comme les cotisations sont désormais regroupées, c’est devenu très compliqué. Donc nous sommes obligés d’éditer deux bulletins par salarié (Actia Group édite plus de 1.000 bulletins de paie chaque mois en France, NDLR) : l’un avec la nouvelle présentation, l’autre avec l’ancienne, servant de bulletin de contrôle. » Pour quel bénéfice du côté des salariés ? « Cela n’a rien simplifié pour eux », tranche Marine Candelon, ancien et nouveau bulletin à l’appui : de 40 lignes, la fiche de paie de ce cadre est passée à… 32 lignes.
« Nous communiquons auprès de nos clients afin que leur service RH se prépare à répondre aux questions des salariés car tout changement sur le bulletin de paie est sensible, voire anxiogène », témoigne Claire Beugnet, responsable marketing du groupe Arcadie (logiciels de gestion, infogérance, hébergement, CA 2016 : 3,6 M€, 44 collaborateurs à Toulouse et Bordeaux). En fin d’année 2017, l’entreprise a accompagné 80 % de ses 250 clients paie dans la mise en place des nouveaux paramétrages de leur logiciel. « Cette intervention, d’un jour en moyenne, a représenté un coût supplémentaire qu’ils n’avaient pas forcément appréhendé. Mais le plus gros reste à venir, avec la mise en place du prélèvement à la source », prévient-elle.

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