La Lettre M

Les éditeurs de logiciels en plein boom

Les faits: 

Syntec Numérique, EY et le cluster régional du numérique Digital 113 viennent de dévoiler le 1er Panorama des éditeurs de logiciels en Occitanie. Selon cette étude, la filière régionale – qui rassemble 3 400 salariés - a enregistré une croissance de 22 % en deux ans (2016-2017). Paradoxalement, le secteur peine de plus en plus à recruter.

 

 

L'analyse: 

« La problématique principale d’un éditeur, c’est son capital, commente Alain Rabary, PDG de Val Software (logiciels de formation, 67 salariés, CA 2017 : 5,1 M€, siège à Blagnac - 31). Nous sommes de vrais industriels, avec une problématique de haut de bilan. La levée de fonds est souvent le seul moyen de nous financer. » Autre enseignement de l’étude : 43 % des entreprises régionales du secteur envisagent des opérations de croissance externe à court terme, y compris à l’étranger. L’occasion pour elles de muscler leurs positions à l’international, un marché qui ne représente que 8 % de leur activité globale. Reste un point noir, cependant : les difficultés de recrutement rencontrées par les éditeurs de logiciels du territoire. Alors que l’effectif du secteur a bondi de 14 % en deux ans, les talents disponibles se font de plus en plus rares. « 80 % des éditeurs de la région sont recruteurs, mais 85 % d’entre eux éprouvent des difficultés à embaucher », résume Pierre-Alexandre Feuillet (EY). Les raisons invoquées ? La force de frappe des grands acteurs du numériques (et des autres industries), qui siphonnent le vivier de talents disponibles, le manque de personnel formé et un déficit d’attractivité de la filière auprès des jeunes. Du côté des enjeux technologiques, l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les solutions logicielles suscite toujours beaucoup de débats. « C’est un vrai sujet, mais il reste à trouver les modèles économiques adaptés, estime Alain Rabary. La technologie est très coûteuse. Il convient donc de l’utiliser avec intelligence et parcimonie. » Pascal Grémiaux, président d’Eurecia (logiciels RH, 70 salariés, CA prév. mars 2019 : 5 M€, siège à Castanet-Tolosan - 31) est encore plus prudent : « Il y a beaucoup de com’ autour de l’IA. Mais pour le moment, le bénéfice semble moins important que l’investissement. » Alain Lacour, président du groupe Lyra (250 salariés, CA 2018 : 60 M€, siège à Labège - 31), spécialisé dans la sécurisation des paiements de proximité et en ligne, utilise déjà, lui, l’IA, notamment « pour détecter des scénarios de fraude ».

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