La RSE, vecteur de performance ?
Au-delà de l’outil de com’, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est-elle vraiment un facteur de performance ? C’est la question qui a été débattue le 25 octobre lors du Siane, rendez-vous des industriels du Grand Sud, à Toulouse.
Pour Mathieu Poupon, gérant de la société coopérative toulousaine Greenburo (22 salariés, CA 2017 : 911 k€), spécialisée dans la collecte des déchets papier des entreprises et collectivités (350 clients), la RSE, c’est du concret : « Quand nous avons lancé notre activité, il y a 12 ans, personne n’en parlait. Aujourd’hui, c’est un sujet incontournable, car seuls 25 % du papier de bureau est recyclé. » Autour de ces enjeux, c’est tout un écosystème qui se constitue, avec des acteurs souvent complémentaires. Ainsi, Greenburo collabore étroitement avec un mastodonte du traitement des déchets, Veolia. « Nous ne sommes pas concurrents, assure Laurent Rodat, responsable valorisation chez Veolia Midi-Pyrénées Atlantique. Nous sommes très forts pour aller chercher de gros volumes de papier. Mais les petits volumes éparpillés, ce n’est pas notre culture. » Et en la matière, les initiatives peuvent venir d’acteurs de toutes tailles. Y compris de start-up comme La Boucle Verte, créée par Charles Dauzet, qui déploie dans la Ville rose des kiosques collecteurs de canettes vides. « Il n’y a pas de modèle économique viable pour la collecte des canettes, explique-t-il. Nous avons donc choisi de transformer nos collecteurs, installés gratuitement dans des lieux de passage, en supports de communication. Cela nous permet de commercialiser des espaces publicitaires à impact positif. Et pour rendre ce modèle le plus vertueux possible, une partie des gains issus du recyclage est reversée à des associations. » Vecteur de business et d’image, la RSE peut également jouer un rôle dans la cohésion d’équipe. C’est en tout cas l’avis de Sophie Cazard, directrice de l’institut de formation IRFSS Croix-Rouge Occitanie. « Nous y avons trouvé un axe managérial intéressant », confie la dirigeante. Avec des réalisations concrètes : collecte de déchets de bureau, recyclage des postes informatiques, dématérialisation, aménagement de ses jardins en partenariat avec un Esat, création de jardins partagés… « C’est une boucle d’amélioration continue, estime-t-elle. Une petite action en appelle une autre, plus importante. C’est un cercle vertueux. » Mais elle prévient, cependant : « Il faut toujours rester humble, car sur ce genre de sujets, il peut toujours y avoir des échecs ».
