[Covid-19] Jean-Pierre Garcia, Capeb Hérault

27/03/2020

« Les acteurs du secteur du BTP attendent les nouvelles dispositions de l’OPP BTP, l’organisme professionnel de prévention du BTP, pour savoir s’il faut reprendre nos activités notamment sur les chantiers, sans engager la responsabilité au pénal des chefs d’entreprise pour mise en danger de nos salariés », indique à La Lettre M Jean-Pierre Garcia, président de la Capeb de l’Hérault (1300 adhérents) à l’issue d’une audioconférence entre toutes les Capeb de l’Occitanie ce 27 mars, visant à partager notamment les remontées des artisans. Il concède qu’il est très difficile de maintenir la distance de sécurité sanitaire d’un mètre pour chaque salarié dans les véhicules ou sur les chantiers et que les équipements de protection individuels font actuellement défaut. « Autres paramètres : il y a de plus en plus de clients particuliers ou donneurs d’ordres publics qui arrêtent les chantiers. Enfin, nos fournisseurs ont mis en place des mesures spécifiques auprès de leurs salariés et mettent en place des drives notamment pour servir les professionnels. Mais, ils vont finir par manquer de stock de marchandises comme la ferraille qui provient d’Espagne ou d’Italie, deux pays confinés », poursuit le président de la Capeb de l’Hérault, inquiet de l’attitude de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. Le secteur craint aussi, selon lui, une catastrophe économique pour les entreprises du secteur. « Depuis l’annonce du confinement, les entreprises ont utilisé les congés et les RTT. Elles devraient s’en sortir pour le mois de mars en ayant généré du CA. La question va être plus complexe pour le mois d’avril, puisque le confinement est annoncé jusqu’au 28 avril », s’interroge le syndicaliste patronal. Autre point évoqué lors de cette réunion, la question des aides aux entreprises. « Parmi les aides annoncées, la seule qui va réellement fonctionner sera le prêt de trésorerie garanti par Bpifrance. Je crains que les banques ne prêtent qu’aux entreprises en capacité de rembourser à terme. Ce qui importe aujourd’hui, c’est que les entreprises soient en capacité d’assurer la reprise de l’activité. On s'oriente vers une masse de travail qui devra s’étaler dans le temps et donc susceptible de générer des contentieux. À cela s'ajoute une pénurie de main d’œuvre », précise Jean-Pierre Garcia qui a prévu de se rapprocher prochainement de la Banque de France sur la question de la fragilité des entreprises du secteur.

Bloc Abonnement

La Lettre M sur votre bureau chaque mardi, la newsletter quotidienne à 18h, toute l'actualité en temps réel sur lalettrem.fr, les magazines thématiques, le guide « Les Leaders, ceux qui font l’Occitanie », la référence des décideurs d'Occitanie