Hebdo du mardi
Décideurs
Freddy Nicolas, Croec Occitanie
« Les chefs d’entreprise commencent à s’essouffler et à baisser les bras faute de perspectives », alerte Freddy Nicolas dans nos colonnes (interview complète à retrouver sur www.lalettrem.fr). Premier président du conseil régional de l’Ordre des experts-comptables d’Occitanie (1 850 professionnels), créé en décembre, il constate que « les aides publiques et les allègements de charges ont permis de limiter la casse au niveau des bilans 2020. Reste maintenant à savoir quand la situation sanitaire permettra à l’économie de redémarrer. Cette question préoccupe tous les chefs d’entreprise que nous accompagnons, avec un rôle de conseil plus important que jamais. » Parmi les priorités de Freddy Nicolas pour cette mandature : la mise en place de la nouvelle région ordinale, la transition digitale, la lutte contre l’exercice illégal de la profession et des actions pour renforcer son attractivité.
Émilie Royère, Eurobiomed
Le marché de la medtech se complexifie, alerte Émilie Royère, directrice générale du pôle de compétitivité santé Eurobiomed (président : Michaël Danon, 370 adhérents, rayonnement : Sud Paca et Occitanie), lors d’un entretien accordé à La Lettre M. « Une nouvelle réglementation européenne entre en vigueur cette année avec pour conséquence une exigence accrue des autorités dans les procédures d’attribution du marquage CE et de la qualification des produits. » Si cette évolution n'a guère d'impact pour les medtechs très innovantes à l'instar du montpelliérain Quantum Surgical (robotique chirurgicale), elle modifie le fonctionnement de celles qui développent des dispositifs médicaux moins techniques. Conséquence : « Ces entreprises ont besoin de plus de liquidités qu’auparavant pour financer toutes ces étapes réglementaires. »
Stéphanie Chenevois, Médiaffiche
Stéphanie Chenevois, qui vient de reprendre la société d'affichage montpelliéraine Médiaffiche avec son mari, détaille ses ambitions : « Nous voulons d'abord suivre les pas de Stéphane Maurel (le fondateur et cédant, NDLR) puis, dans un second temps, développer le parc, constitué à ce jour de plus de 3 000 faces sur tout l'Hérault. Nous nous appuyons sur une équipe existante et autonome ». La nouvelle directrice générale de la PME, ex-dirigeante d'une entreprise de services à la personne, vise la stabilité en 2021, avec un CA de 2,2 M€ car « le ralentissement dans l'affichage perdure », observe-t-elle. Stéphanie Chenevois espère retrouver le niveau d'avant crise, de 2,5 M€, en 2022. À condition de rayonner loin du siège. « Nous discutons avec deux communes avoisinantes de Clermont-l'Hérault, nous regardons les alentours de Béziers, dans des communes où nous ne sommes pas implantés... Il reste aussi des parkings de supermarchés avec lesquels nous sommes en pourparlers », rapporte-t-elle.
Olivier Torrès, Amarok
« La perspective de déposer le bilan a plus d’impact sur leur santé que la perspective d’attraper gravement la maladie. Cela montre le rapport existentialiste des dirigeants vis-à-vis de leur travail », souligne Olivier Torrès, président de l’Observatoire Amarok et enseignant à l'Université de Montpellier, lors de la présentation de la deuxième enquête nationale Covid-19 « Entrepreneuriat français, relance économique et vaccination ». Menée en partenariat avec le Labex Entreprendre de l’Université de Montpellier, l'étude pointe le pourcentage des patrons de TPE-PME « en danger de burnout » qui atteint « des niveaux alarmants », de 1,75 % avant la crise à 9,18 % lors du premier confinement puis 10,41 % au deuxième. Autre enseignement central : « Plus vous avez peur d’avoir la maladie, plus ça vous épuise. L’ajout du risque de dépôt de bilan a un impact significatif. La décision de se faire vacciner est neutre sur le sentiment de sécurisation du dirigeant », résume Olivier Torrès.
Crédit : Xavier Lambours.
Francis Ingrand, Plug In Digital
Avec une croissance de 48 % entre 2019 et 2020, l’éditeur de jeux vidéo Plug In Digital (40 salariés, CA 2020 : 13,5 M€, siège à Montpellier) fait mieux que la moyenne du marché français, en progression de 11 %. « Le jeu vidéo est le secteur culturel le plus dynamique depuis quelques années, rappelle Francis Ingrand, le dirigeant-fondateur. À cela, se sont ajoutées la pandémie, avec des gens bloqués chez eux qui ont plus consommé, et la sortie de nouvelles consoles, comme la Switch de Nintendo qui a très bien profité du confinement. Sachant que les nouveaux acheteurs achètent beaucoup de jeux vidéos pendant les premiers mois. »
L'embellie devrait se prolonger, selon l'entrepreneur : « On a encore de belles perspectives car la nouvelle Xbox et la Playstation 5 sont sorties au compte-goutte. » Son entreprise table cette année sur « un grossissement du portefeuille clients ». Créée à Paris en 2012, la PME s'est installée en 2019 à Montpellier, place forte du jeu vidéo avec notamment Ubisoft et de nombreuses écoles. Plug In Digital dispose d'une antenne dans la capitale, qui emploie trois personnes. Après la douzaine de créations de postes en 2020, une dizaine de recrutements sont prévus cette année au siège à Montpellier. Des profils commerciaux sont recherchés.
Matthieu Morel, MPM Archi
Le cabinet d’architecture nîmois MPM Archi (dirigeant : Matthieu Morel, dix salariés, CA : près de 900 k€) est retenu pour la maîtrise d’œuvre portant sur la reconstruction de l’îlot Kennedy Sud à Nîmes. Le maître d’ouvrage est l’aménageur montpelliérain GGL. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de renouvellement urbain, d’un montant global d’environ 476 M€ à Nîmes. Sur cet îlot, se trouvaient une galerie commerciale et une supérette qui ont déjà été démolies. Le futur ensemble comprendra deux bâtiments en r+5, le premier composé d’une soixantaine de logements et le second d’une vingtaine, pour une surface de plancher globale de 5 500 m2. Des commerces seront installés en rez-de-chaussée.
Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture
En visite en Haute-Garonne le 4 mars, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie s’est rendu à l’Inrae (Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) Occitanie-Toulouse, deuxième plus gros centre Inrae de France après celui de Montpellier. À cette occasion, il a découvert des outils innovants destinés à accompagner la transition écologique. Il a notamment pu piloter une des trois Phénomobiles présentes en France (les deux autres sont à Montpellier et Clermont-Ferrand). Développé par l'Inrae, ce robot, muni de capteurs et de caméras multispectrales, permet de collecter des données sur l’état de croissance, de nutrition ou encore de stress hydrique d’une parcelle agricole. « Le monde agricole est innovant ; c’est d’ailleurs ça qui lui permet de répondre à la transition agroécologique », a déclaré le ministre. Il a d’ailleurs rappelé que le gouvernement a mis en place, dans le cadre de France Relance, « un énorme plan de modernisation des équipements doté de plus de 215 M€ ». En un mois, celui-ci a rencontré un « très vif succès, notamment en Occitanie ».
© agriculture.gouv.fr
Frédéric Carrere, groupe Carrere
« Dans un contexte de crise sanitaire difficile, nous sommes parvenus à maintenir notre activité et atteindre nos objectifs que ce soit sur les marchés de l’immobilier d’entreprise et du résidentiel », commente Frédéric Carrere, président du groupe immobilier toulousain éponyme en évoquant le bilan 2020. Malgré « l’arrêt brutal » de chantiers et des réservations lié au premier confinement, le chiffre d’affaires du promoteur (160 salariés) se maintient à un niveau élevé pour s’établir à 180 M€. Le pôle résidentiel du groupe a enregistré 1 180 réservations de logements neufs l’an dernier, soit un recul « de seulement 8 % par rapport à 2019 ». « Une performance que l’on retrouve également dans notre activité de développement foncier. L’objectif fixé avant la Covid-19 de signer un volume de terrains représentant un potentiel de construction de 1 600 logements a été dépassé avec 1 900 lots », précise le dirigeant.
Julien Pinna, Medef Haute-Garonne
Julien Pinna, collaborateur du député LREM de Haute-Garonne Mickaël Nogal, est nommé délégué général du Medef Haute-Garonne (plus de 600 entreprises adhérentes). Il succède à Sébastien Vignette qui devient secrétaire général de la Confédération générale du roquefort (siège à Millau). « Lorsque Mickaël Nogal s'est vu confier la mission, en avril dernier, de faire le lien entre les entreprises sur le terrain, les députés LREM et le Gouvernement, j'ai, à ses côtés, beaucoup travaillé avec les entreprises de Haute-Garonne. À cette occasion, j’ai rencontré de nombreux dirigeants très engagés, et j’ai eu envie de relever le défi de la crise sanitaire avec eux. C'est pourquoi j'ai postulé pour devenir délégué général », confie-t-il à La Lettre M. Celui qui déclare avoir « une sensibilité de gauche » souhaite s’investir sur les sujets de la RSE, la formation, l’insertion, le handicap et la mixité.
Florence Robin, Limatech
Des batteries « vertes » dédiées à l'aéronautique, permettant de réduire sensiblement l'impact carbone du trafic aérien. Ce projet est au cœur de l'activité de la société toulousaine Limatech (10 collaborateurs), qui prévoit d'implanter sa première unité de production à Grenoble, à proximité de son pôle R&D. Le but recherché est de « créer une passerelle entre les deux vallées phares internationales, celle de l’électronique et celle de l’aéronautique », assure Florence Robin, cofondatrice avec Maxime Di Meglio. Limatech ambitionne, à l'horizon 2025, d'assembler 9 000 batteries de 12 et 24 volts par an, visant ainsi 10 M€ de chiffre d'affaires et une soixantaine de salariés.
Florent Fochesato, Groupe HBF
Le groupe HBF annonce l’acquisition au 1er mars de Dismo, distributeur de matériel électrique, de chauffage et d’éclairage (ancienne filiale du groupe Rexel). Fondé en 1998 dans le Val d’Oise, Dismo compte 68 collaborateurs et a enregistré un chiffre d’affaires de 22,5 M€ en 2020. L'entreprise est désormais filiale à 100 % du groupe HBF.
Dismo va apporter au groupe HBF (228 salariés, CA 2020 : 70 M€, siège social à Mazères en Ariège) son expertise en matière de distribution et l'aider à « étoffer son réseau commercial sur le périmètre France ». « L’acquisition de Dismo va permettre à HBF de conforter sa présence sur des canaux de distribution historiques telles que les grandes et moyennes surfaces de bricolage et de s’étendre sur le négoce », précise Florent Fochesato, DG du groupe HBF.
Bruno Le Grand, CVasThera
La biotech tarnaise CVasThera, spécialisée dans la recherche de médicaments contre les maladies cardiovasculaires et intestinales, lève 1,3 M€ à l'occasion d'un premier tour de table. L'investisseur principal est la société toulousaine de capital-risque en amorçage Ocseed. Cette opération, qui vient « tripler l’apport en fonds propres et le capital de la société », doit permettre à CVasThera de financer des études précliniques pour le composé CVT120165. Une étape cruciale dans le développement du projet de R&D porté par CVasThera : « Nous pourrons ainsi atteindre la phase clé, la première preuve d’activité de notre composé chez un patient atteint de la maladie de Crohn », déclare Bruno Le Grand, président et cofondateur de CVasThera (4 collaborateurs, siège à Teyssode).
