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Tarn
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Biotechs - Santé / Institutions
| 10/11/2021

Virginia Doan (Castres-Mazamet Technopole) : « La crise sanitaire a boosté les sujets e-santé »

Depuis sa création il y a 16 ans par la communauté d’agglomération de Castres-Mazamet, les Laboratoires Pierre Fabre, la CCI et la CMA du Tarn, la Technopole de Castres-Mazamet a accompagné la création et le développement d'environ 105 jeunes entreprises de son territoire. Virginia Doan, sa directrice, dresse le bilan d’après crise et revient sur la dernière édition de l'Université de la e-santé qui s'est tenue les 23 et 24 septembre.

Combien d’entreprises accompagnez-vous actuellement ?

Une trentaine de projets dont trois en incubation, une vingtaine de start-up en pépinière dont deux nouvelles : DermVet.link qui a pour ambition de proposer une solution digitale et globale en e-santé animale spécialisée en dermatologie à destination des vétérinaires et des propriétaires d’animaux et le projet Kiao qui s’inscrit, lui, dans le secteur de la téléphonie par internet à destination des professionnels. Concernant l’incubateur, nous avons choisi de ne pas lancer notre propre appel à candidatures cette année mais plutôt de nous adosser au programme régional de l'agence Ad’Occ « la Start-up est dans le pré ». Deux de nos incubés étaient finalistes du concours et le projet Mavana (solution d'optilisation de l'empreinte environnementale des organisations grâce à des objets connectés), porté par Gillo Alain Malpart, Jean-François Pinson et leurs associés, a reçu le prix coup de cœur du public.
Depuis la crise sanitaire, nous travaillons sur l’innovation que pourraient développer les PME déjà installées sur le territoire. Notre volonté est de les seconder dans leurs diversifications, dans la recherche de nouveaux services, de nouvelles technologies. Huit sont actuellement suivies.

Leurs activités relèvent-elle toujours de la santé, de la chimie et du numérique ?

30 à 35 % des projets de la pépinière concernent la santé ou la santé digitale. Le secteur agri-agro représente environ 20 %. Beaucoup portent sur le numérique appliqué dans d’autres secteurs comme le funéraire et l’immobilier digital. Nous suivons aussi des entreprises spécialisées dans le textile, l’éducation, le tourisme ou encore des bureaux d’études. À partir du moment où les entreprises ont une innovation, on les accompagne. Nous sommes montés en compétence en ingénierie financière. En 2020, nous avons mobilisé 1,5 M€ de financement privé et 1 M€ de financement public. Nous avons créé un comité d’investisseurs privés, sorte de « business angels locaaux ». Par exemple, la jeune pousse Noptrack qui développe un patch intelligent pour toutes les maladies à forte prévalence est en train d’achever un tour de table d’1,5 M€. Dix nouveaux emplois ont été créés en 2020 par les entreprises de la Technopole.

Quels sont vos projets pour l'année prochaine ?

En 2022, nous voudrions travailler sur l’entrepreneuriat féminin - en s’appuyant sur les réseaux de femmes chefs d’entreprises - et sur le thème de la ville du quart d’heure. À Castres, on est à 15 minutes de tout. Nous voulons valoriser cette facilité de vie sur le territoire et notre écosystème de l’innovation qui est tout aussi présent ici qu’à Toulouse ou ailleurs. Nous allons reconduire notre programme « Mission/exploration » dédié aux PME, toujours dans cette idée de les aider à diversifier leurs services. On aimerait aussi travailler avec Pôle emploi. L’idée serait d'intégrer, pendant un laps de temps, des cadres en formation avec une compétence particulière dans des start-up ou des PME.

Quel bilan dressez-vous de l’Université de la e-santé dont la Technopole est l'initiatrice ?

Après deux ans d’absence, nous avons su revenir et attirer 455 participants. C’était le premier événement organisé sur la e-santé au niveau national. L'édition a été très bonne en terme de contenus et de richesse de projets. Beaucoup d’entreprises et de grands groupes étaient présents, mais aussi des établissements de santé, les Régions d’Occitanie, d’Île-de-France, de Paca, de Nouvelle-Aquitaine, l’Agence nationale du numérique, ou encore Laura Letourneau, déléguée en charge du virage numérique pour le ministère de la Santé et des Solidarités, qui porte la feuille de route e-santé au niveau national. Elle nous a notamment invités à revenir au ministère pour lui présenter tout le campus numérique de notre territoire. L’occasion de montrer que Castres peut figurer parmi les relais nationaux dans les provinces. Sur les deux journées, 510 rendez-vous d’affaires (contre 350 en 2019) ont été organisés. La soirée des trophées, organisée en partenariat avec le Castres Olympique, a elle aussi été très appréciée. La prochaine édition aura lieu les 28 et 29 juin prochains. D’ici là, nous allons organiser, en décembre, une demi-journée de conférences au niveau régional autour de la e-santé et des établissements paramédicaux. Clairement, la crise sanitaire a donné un coup d’accélérateur à tous les sujets e-santé.

Propos recueillis par Catherine Léhé / lehe@lalettrem.net
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