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Hérault
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Viticulture
| 29/08/2016

Stéphane Le Foll au chevet des viticulteurs victimes de la grêle

Dans un paysage de vignes désolées, digne d’un mois de décembre, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll est venu se rendre compte le 29/8 des ravages causés par l’orage de grêle du 17 août sur le vignoble languedocien. De Corconne (Gard) à Montpellier (Hérault), 27 minutes de grêle ont dévasté près de 2.000 ha de vignes, dont 1.000 ha à 100%. Toute zone confondue, la perte s’élève à près de 100.000 hl. Un tiers de la surface touchée est en AOC et deux tiers en IGP Pays d’Oc. « Pour le Pic St Loup, cela représente 600 ha de vignes en AOC et 400 ha en IGP », précise Régis Valentin, président de l'organisme de défense et de gestion de l’appellation Pic-Saint-Loup. Sous un soleil de plomb, rappelant que la sécheresse sévit aussi sur la région, le ministre annonce, au delà des mesures déjà garanties (chômage partiel, exonération de la taxe sur le foncier non bâti 2016 sur les parcelles touchées, report et parfois exonération du paiement des cotisations sociales), que le « fond de calamités agricoles sera mobilisé et que des décisions seront prises dès octobre » au titre de la perte de fonds possiblement encourue sur la récolte de 2017. Par contre, sur le statut de catastrophe naturelle, le Ministre a rappelé que celui-ci était exclu puisque que la grêle n’est pas prévue par la loi. Pour Samuel Masse, président des Jeunes agriculteurs de l’Hérault, « il faut que les jeunes soient prioritaires pour bénéficier des mesures mises en place. En Pic-Saint-Loup, le prix moyen d’un hectare de vignes est de 35.000€ contre 16.000 ailleurs. Des investissements lourds pèsent encore sur la trésorerie de ces viticulteurs qui sont dans leurs cinq premières années d’installation. » Six jeunes agriculteurs dont trois installés depuis moins de 3 ans ont été touchés entre 80 et 100 %.

Vers une assurance obligatoire ?

En sujet de fond, la question de l’assurance des agriculteurs. « En quatre mois, des mêmes régions sont passées d’un état d’inondation à celui d’une sécheresse de début d’automne », souligne le ministre. « Ici, c’est la grêle. Le climat est bouleversé. Nos systèmes, tels qu’on les avait pensés, ne vont pas pouvoir continuer. » Le Ministre de l’agriculture annonce l’ouverture d’une réflexion sur le système des assurances et notamment la mutualisation des risques. « Nous sommes dans le monde de l’agriculture sur un taux d’assurance de 20 à 30 % maximum. Nous sommes loin de ce qu’il faudrait pour équilibrer le système. » Stéphane Le Foll annonce qu’à partir du 7/9, un débat va être ouvert avec le conseil général de l’agriculture sur ce thème. Un rapport et des pistes de réflexion lui seront remis à la fin de l’année. Pour Dominique Granier, président de la chambre d’agriculture du Gard, « il faut à tout prix que la profession se mette au travail pour imposer une assurance obligatoire. Les vignerons depuis 2-3 ans ont sorti la tête de l’eau. C’est dans les bons moments qu’il faut y réfléchir. Si on s’assure tous, cela ne peut aller au delà de 100€/ha. Le climat change, notre système a été construit sur une situation d’il y a 40 ans. Il faut une assurance globale. Et si tout le monde s’assure, le coût de l’assurance va nécessairement baisser. »

Nelly Barbé / barbe@lalettrem.net
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