Lors d'un déjeuner avec la presse toulousaine et régionale au Capitole, Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse et président de Toulouse Métropole, a insisté sur les enjeux de mobilité, un « enjeu prégnant » dans les métropoles françaises aujourd'hui, d'après lui. 

Projet de ligne 3 de métro : « Il y a un an, la ligne 3 n’était portée que la Métropole. Aujourd’hui, c’est un projet partagé avec l’Etat, la Région et le Département. Le débat public s’est déroulé suffisamment tôt pour s’insérer dans notre calendrier. Ce qui va nous permettre d’avoir une enquête publique très sereine pour le PDU. Le projet phare de ce PDU, c’est la 3ème ligne. On l’a vu jeudi dernier en conseil métropolitain : 88 voix pour, 8 voix contre, avec une opposition toulousaine divisée et marginalisée sur ce vote, et un groupe socialiste qui se scinde en trois, ce qui est intéressant d’un point de vue politique. »

Jean-Luc Moudenc annonce la mise au point, d’ici à la fin de l’année, « d’un schéma de développement routier de la métropole, avec un prévisionnel d’investissements en 2020, 2025 et 2030. Les maires à qui je rends visite me font part de leur souhait d’infrastructures routières. Leurs communes sont asphyxiées. Avec le transfert des routes départementales vers la métropole, il y a enfin une gestion de voirie unique et cohérente sur l’ensemble de la métropole ».

Il relance son combat pour la 2^ème rocade, afin de séparer les flux locaux et les flux de transit. « Elle serait à l’est à la charge du concessionnaire privé (ASF) et financé par le péage, et à l’ouest à la charge des collectivités, pour relier les morceaux de rocade existantes (Arc en Ciel et Voie Lactée). La Métropole ne peut pas ne pas réfléchir sur ce dossier. Un jour, l’urbanisation ira miter les espaces et on ne pourra plus l’aménager. Je vois que d’autres contournements routiers sont inscrits au contrat de plan Etat/Région à Montpellier et dans des villes moyennes du Languedoc. Pourquoi, à Toulouse, l’idée d’une rocade serait frappée d’opprobre ? Ce n’est certes pas un problème facile. On peut être contre. Mais si on est contre, il y a un devoir de faire des contre-propositions. L’habitude des bouchons, c’est l’effet ressenti. Mais les bouchons, c’est des gaz à effet de serre et beaucoup de temps perdu dans les trajets domicile-travail. »

Autre sujet toulousain abordé : le projet d’auditorium de 2.000 places sur l’ancienne prison Saint-Michel (en phase d'étude) : « Une phase de concertation publique est prévue au T3. Lors du T2, des ateliers avec l’Etat, la Ville, la Métropole et les associations de quartier se dérouleront. Le débat porte aussi sur un projet immobilier, voulu par l’Etat (propriétaire du site, NDLR) pour valoriser l’opération. C’est un projet lourd, qui court sur deux mandats, avec un plan de financement restant à valider entre l’Etat, la Région, le Département et la Métropole. »

Parmi les réalisations prévues d’ici à 2020 : volet culturel de Montaudran, campus de Montaudran, livraison du Parc expo à l’exploitant (mise en service complète par ce dernier en 2021), aménagements des bords de Garonne (rénovations des murs-digues, continuités piétonnes…), restauration des deux basiliques, opérations d’aménagement urbain dans le centre-ville (rue Bayard, allées jean Jaurès, …), opérations dans les quartiers de politique de la ville, augmentation de 10 % de la superficie des espaces verts (85 ha supplémentaires), doublement de la capacité de la ligne A du métro, lancement du projet TESO sur Matabiau, 1.000 places en crèche supplémentaires, création de 10 écoles… Jean-Luc Moudenc ne souhaite pas évoquer le sujet d'une éventuelle nouvelle candidature à la mairie de Toulouse en 2020. « C’est trop tôt. »