Fil infos

Hérault
| | 28/03/2017

Quand les entreprises tendent la main aux quartiers (témoignages)

Le 21/3, à l'occasion de la soirée " Entreprises et Quartiers : comment s'impliquer ? ", Catherine Dardé, 1re vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée à la cohésion sociale, Chantal Marion, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée au développement économique, enseignement supérieur et recherche, innovation, international, artisanat et Pierre Pouëssel, préfet de l'Hérault, ont évoqué les grandes orientations de la Charte "Entreprises et Quartiers". Six entreprises engagées ont témoigné de leurs actions mises en place dans le but de réduire les inégalités et valoriser les richesses des quartiers prioritaires du territoire, à travers cinq thématiques - soutien aux initiatives locales et mécénat de solidarité ; services de proximité et accès aux produits et services des entreprises ; éducation et orientation scolaire ; emploi, insertion et formation ; développement économique.

« Il n’y a pas que le recrutement des jeunes dans les quartiers, a insisté Pierre Pouëssel (à ce jour en période de réserve, les propos ayant été tenus la semaine dernière, NDLR). Il y a aussi des actions de parrainage, ce qui demande un investissement de la part des cadres dans les entreprises. » Il a appelé les entreprises à des actes simples, comme l’accueil de stages de collégiens scolarisés en 3è - « Beaucoup ont du mal à trouver des stages en entreprise » - tout en rappelant le dispositif Garantie Jeunes, qui garantit une « immersion professionnelle en entreprise ». Avant de conclure, lyrique : « Il y a des talents dans les quartiers, que j’arpente en permanence. Là où il y a la volonté, il y a un chemin. »

Abder Abouitman (Mission locale de la Métropole) insiste sur l’aspect psychologique de l’aide : « Les jeunes des quartiers n’arrivent pas à côtoyer certaines personnalités du monde économique et institutionnels. Ils ne sont pas reconnus, vivent une situation d’échec et doivent apprendre à adapter leurs comportements aux attentes de l’entreprise. C’est un public qui a des difficultés à croire dans le système. »

Audrey Attard, DRH de Carrefour Lattes et marraine d’un groupe Garantie Jeunes, se félicité d’un taux de retour à l’emploi de 80 %. Elle a décrit un atelier d’immersion, avec une séquence « vis ma vie », où des collaborateurs volontaires du groupe de distribution sont venus partager leurs expériences et une journée de travail (points positifs et négatifs). Un autre atelier a porté sur la manière de se présenter.

Sabine Sanchez, en charge du recrutement à Ikea Montpellier, a détaillé les critères de recrutement du géant suédois : « Le recrutement est basé sur le savoir-être, pas sur le savoir-faire. 80 % de nos collaborateurs sont recrutés via la méthode de recrutement par simulation mise en place par Pôle emploi. »

Lisa Oultaf (Gifting Studio), qui a elle-même été aidée, veut à présent « passer un message d’espoir aux jeunes. Il y a Face Hérault, et d’autres actions. Il faut faire comprendre aux jeunes que des gens s’impliquent, que les entreprises ont besoin d’eux ».

Roger-Yannick Chartier (Corum Immobilier), président d’Initiative Montpellier, souhaite « être un exemple auprès des autres chefs d’entreprise. On ne peut pas admettre que des quartiers soient mis à part. Il suffit souvent de peu de choses. J’explique aux jeunes que je veux leur donner la possibilité de se réaliser, de croire en eux, même si les métiers de l’immobilier ne sont pas perçus comme étant glamour (sourire). Et cette démarche, au final, est une manière de vivre en paix sur un territoire ».

Hubert Vialatte / vialatte@lalettrem.net
Bloc Abonnement

La Lettre M sur votre bureau chaque mardi, la newsletter quotidienne à 18h, toute l'actualité en temps réel sur lalettrem.fr, les magazines thématiques, le guide « Les Leaders, ceux qui font l’Occitanie », la référence des décideurs d'Occitanie