Le groupe pétrolier franco-espagnol Dyneff, dont le siège est à Montpellier, passe sous le contrôle de la compagnie chinoise CEFC China Energy Company Limited. La compagnie kazakhe KazMunayGaz International NV, qui détenait 100 % des parts de Dyneff, a signé un protocole d’accord « sous conditions suspensives avec le groupe chinois pour lui céder 51 % des parts de Dyneff », selon un communiqué publié par Dyneff. Créée par un Audois, Antoine Lecea, dans les années 50, la société montpelliéraine avait été cédée au groupe roumain Rompetrol en 2006, lui-même racheté par la compagnie kazakhe en 2007. Deuxième société du Languedoc-Roussillon par son chiffre d'affaires (2,1 milliards d'euros), Dyneff gère un réseau de 100 stations-service, 12 agences commerciales et 2 pôles grands-comptes, en France et en Espagne, et emploie 430 salariés. La société s’appuie sur un important réseau de dépôts et dispose d’une capacité de stockage cumulée d’environ 380 000 m³.

L’acquisition du montpelliérain Dyneff par CEFC est le premier rapprochement entre les deux géants énergétiques : le kazakh KazMunayGaz International NV, 3^e plus gros producteur de pétrole brut au Kazakhstan, qui emploie 7 000 personnes dans 12 pays, et la major chinoise CEFC, qui emploie 20 000 personnes dans le monde, « classée dans le top 500 des plus importantes capitalisations mondiales et parmi les 500 marques les plus influentes au monde avec un chiffre d’affaires supérieur à 30,5 milliards d’euros », selon Dyneff. L’opération « annonce le début d’une longue collaboration autour de projets de grandes ampleurs entre la Chine et le Kazakhstan ». Pour Dyneff, « cet actionnariat vient conforter de solides appuis financiers lui permettant d’accompagner ses développements à venir, y compris son actuelle diversification dans le gaz naturel ». La société a reçu l'agrément du ministre de l'Écologie le 1^er juillet dernier, qui lui permet de proposer son offre gazière à 11 millions de clients potentiels. « D’autres diversifications sont à venir prochainement », assure le service communication de Dyneff à La Lettre M. « La structure restera la même, on a l’habitude des changements d’actionnariat, on le prend plutôt bien. Le principal changement, c'est la possibilité de financer de nouveaux investissements. On aura des appuis complémentaires. »