Législatives : les résultats dans les 13 départements d’Occitanie
Un tsunami, un raz-de-marée… Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le 1er tour des élections législatives, qui a vu, en Occitanie comme ailleurs, les candidats d’Emmanuel Macron rafler tout – ou presque - sur leur passage. Un scrutin régional marqué par trois phénomènes : un taux de participation très élevé - estimé à 51,98 % (contre 51,29 % au national) -, l’absence de triangulaire et des écarts parfois très marqués entre les candidats qualifiés. À une semaine du 2e tour, La Lettre M dresse, département par département et circonscription par circonscription, le portrait d’un paysage politique régional en totale recomposition.
En ex-Midi-Pyrénées, la vague La République en marche (REM) a presque tout balayé. Les seuls députés sortant qui restent dans la course, bien qu’en situation de ballottage défavorable, sont Jeannine Dubité (PRG, Hautes-Pyrénées), Gisèle Biémouret (PS, Gers), Valérie Rabault (PS, Tarn-et-Garonne), Yves Censi (LR, Aveyron) et Joel Aviragnet (PS, Haute-Garonne). De même, pourraient se maintenir, en ballottage favorable : en Aveyron, le député sortant LR Arnaud Viala ; dans le Tarn, le centriste Philippe Folliot, et la socialiste Monique Iborra en Haute-Garonne. À noter également la performance de la PRG Sylvia Pinel, qui se place en 1ère position dans sa 2e circonscription du Tarn-et-Garonne.
Dans les Hautes-Pyrénées (65), Jean-Bernard Sempastous (REM) arrive largement en tête de la 1re circonscription, avec 43,15 % des suffrages, devant Sylvie Ferrer (La France insoumise - FI), qui engrange 15,43 % des voix. Scénario similaire, dans la 2e circonscription, où Marie-Agnès Staricky (RME), avec 32,16 % des voix, se place devant sa concurrente radicale de gauche, la députée sortante Jeanine Dubié, à 16,53 %.
Dans le Gers (32), le candidat REM Jean-René Cazeneuve (32,99 %) est loin devant le socialiste Francis Dupouey (16,98 %) dans la 1re circonscription. Même configuration – bien que plus resserrée - dans la 2e circonscription, avec le candidat REM Christopher Soccio (24,36 %), qui se place devant la socialiste, et député sortante, Gisèle Biémouret (17,94 %).
Dans le Tarn-et-Garonne (82), le ballotage se joue dans la 1re circonscription entre le candidat REM Pierre Mardegan (29,10 %) et sa concurrente socialiste Valérie Rabault (18,75 %), députée sortante et par ailleurs rapporteure générale de la commission des finances. En revanche, dans la 2e circonscription, fief historique du PRG, la radicale Sylvia Pinel, candidate à la Primaire de la Belle alliance populaire lors des dernières élections présidentielles (et présidente du PRG), arrive en tête au 1er tour, avec 27,29 % des voix, contre 21,58 % pour son challenger du Front national, Romain Lopez.
Dans le Lot (46), le duel de la 1re circonscription oppose Sébastien Maurel (REM - 28,67 %) et le candidat Les Républicains Aurélien Pradié (24,64 %). Dans la 2e circonscription, le socialiste Vincent Labarthe (vice-président du Grand Figeac en charge de l'économie et du développement) arrive, avec 19,09 % des suffrages, loin derrière la candidate REM Huguette Tiegna (35,42 %).
En Aveyron (12), dans la 1re circonscription, le candidat REM Stéphane Mazars fait le plein avec 45,92 % des suffrages exprimés, contre 22,83 % pour son concurrent LR, le député sortant Yves Censi. Dans la 2e circonscription, la candidate REM Anne Blanc enregistre 38,72 % des voix, contre 20,18 % pour André At (LR). Enfin, dans la 3e circonscription aveyronnaise, le scénario est inversé, bien que beaucoup plus serré, avec un candidat Les Républicains arrivé en tête (le député sortant Arnaud Viala, avec 36,02 % des voix), face au candidat REM Jean-Louis Austruy (32,54 %).
Dans le Tarn (81), c’est un duel entre le centriste Philippe Folliot (32,62 %) et le frontiste Frédéric Cabrolier (15,63 %) qui se joue. Proche du camp Macron, le candidat arrivé en tête au 1er tour ne s’était pas vu opposer de candidat REM. Autre scénario dans la 2e circonscription, où Marie-Christine Verdier-Jouclas (REM – 34,29 %) se place loin devant la frontiste Doriane Albarao (16,84 %). Dans la 3e circonscription, Jean Terlier (REM – 32,48 %) arrive en tête, devant le candidat LR, le maire de Lavaur Bernard Carayon (23,53 %).
En Ariège (09), le duel de la 1re circonscription oppose le candidat REM Jérôme Azema (31,35 % des voix) et la candidate FI Bénédicte Taurine (20,26 %). Même configuration dans la 2e circonscription, avec un match de 2e tour opposant Huguette Bertrand-Vinzerich (REM – 25,72 %) à Michel Larive (FI – 18,83 %).
En Haute-Garonne (31), le 1er tour est un plébiscite pour les candidats d’Emmanuel Macron, qui arrivent en tête dans les 10 circonscriptions.
Dans la 1re circonscription, Pierre Cabare (33,70 %) affrontera la candidate FI Claire Dujardin (18,34 %).
Dans la 2e circonscription, Jean-Luc Lagleize, candidat REM et par ailleurs président du Modem 31, enregistre 37,61 % des suffrages, contre 15,45 % pour Anne Stambach-Terrenoir (FI). Le socialiste Gérard Bapt, député sortant qui briguait son 9e mandat, a été éliminé, avec 14,38 % des suffrages exprimés.
Dans la 3e circonscription, Corinne Vignon (REM – 39,61 %) arrive loin devant la candidate LR Laurence Arribagé (22,27 %), députée sortante, conseillère régionale, adjointe au maire de Toulouse en charge des Sports et Secrétaire nationale LR. Une candidate soutenue par Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse, qui a appelé sur les réseaux sociaux à « faire respirer la démocratie » en défendant « le pluralisme ».
Dans la 4e circonscription, grosse déception pour le candidat LR Bertrand Serp, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’Économie numérique et robotique, qui est arrivé 3e, avec 13,26 % des suffrages exprimés, et qui ne se qualifie donc pas pour le second tour. Le duo en ballottage est constitué de Mickael Nogal (REM – 36,07 %) et de Liêm Hoang Ngoc (FI – 21,02 %), par ailleurs conseiller économique de Jean-Luc Mélenchon.
Dans la 5e circonscription, l’ancien directeur de cabinet de l’ex-maire PS de Toulouse Pierre Cohen, Jean-François Portarrieu (REM), arrive largement en tête avec 37,66 % des suffrages, contre 16,67 % pour le frontiste Julien Leonardelli, par ailleurs secrétaire départemental du FN 31.
Dans la 6e circonscription, la députée sortante Monique Iborra est en passe de remporter son pari. L’ancienne socialiste, ralliée à Emmanuel Macron, a enregistré 39,54 % des suffrages. Elle est opposée au 2e tour à l’écologiste - mais candidat France Insoumise - Patrick Jimena (15,83 %).
Dans la 7e circonscription, Elisabeth Toutut-Picard, adjointe au maire de Toulouse en charge de la coordination de la politique de développement durable, et par ailleurs directrice adjointe du CHU de Toulouse, a elle aussi réussi son passage sous la bannière REM, en engrangeant 37,41 % des voix. Au 2e tour, elle s’opposera à la candidate frontiste Marie Dombes (16,68 %), dans un fief historique du PS, tenu en son temps par Lionel Jospin.
Dans la 8e circonscription, Michel Montsarrat (REM – 33,35 %) arrive loin devant le socialiste Joel Aviragnet (17,78 %).
Dans la 9e circonscription, c’est la douche froide pour le socialiste Christophe Borgel, député sortant et « Monsieur élections » du PS, qui se fait éliminer dès le 1er tour, avec 13,44 % des suffrages exprimés. Le duel opposera Sandrine Morch (REM – 36,96 %) à Manuel Bompard (FI – 18,91 %), bras droit de Jean-Luc Mélenchon.
Enfin, dans la 10e circonscription, c’est Sébastien Nadot, candidat REM, qui arrive en tête avec 39,31 % des voix. Il s’opposera au 2e tour à la candidate FI Monique Fabre (13,89 %). Le candidat LR Arnaud Lafon, maire de Castanet-Tolosan et vice-président du Sicoval, termine sa course avec 10,85 % des voix, devant le frontiste Mathieu Lachuries (8,74 %), le socialiste Kader Arif (7,82 %), ancien ministre des gouvernements Ayrault et Valls, et l’UDI Dominique Faure (7,11 %).
Le phénomène est comparable en ex-Languedoc-Roussillon, où les « marcheurs » se qualifient dans toutes les circonscriptions. Seuls quatre députés sortants sont qualifiés pour le 2nd tour : Patrick Vignal (9e circonscription de l’Hérault) et Françoise Dumas (1re circonscription du Gard), tous deux partis sous les couleurs REM ; Pierre Morel-A-L’Huissier (LR) en Lozère ; et Gilbert Collard (FN) pour la 2e circonscription du Gard.
Dans l’Hérault (34), raz-de-marée pour REM dans 8 circonscriptions sur 9.
Dans la 3e circonscription, Coralie Dubost, chef de file d’En Marche ! dans le département, arrive loin devant avec 37,17 % des voix. Elle affrontera au 2e tour Stéphane Vidal, de la France insoumise (FI, 14,68 %). Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon se qualifie également dans la 2e circonscription, où sa candidate Muriel Ressiguier (22,81 %) talonne Stéphanie Jannin (REM, 28,58 %). Cette dernière, adjointe à l’urbanisme du maire DVG de Montpellier Philippe Saurel, doit par ailleurs faire face à une convocation pour « prise illégale d’intérêt » en septembre, selon Midi Libre.
Dans les autres circonscriptions, les candidats REM s’opposeront à ceux du FN. Dans la 1re, la conseillère municipale montpelliéraine Patricia Mirallès (REM), soutenue par Philippe Saurel, arrive devant la frontiste France Jamet (16,82 %) avec 34,12 % des voix, éliminant le député EELV sortant, Jean-Louis Roumégas. Dans la 4e, le « marcheur » Jean-François Eliaou (31,49 %) s’opposera au frontiste François Gaubert (17,73 %) ; dans la 5e, Philippe Huppé (REM, 28,56 %) fait face à Gilles Ardinat (FN, 22,08 %) ; dans la 7e, Christophe Euzet (REM, 24,99 %) affrontera Myriam Roques (FN, 23,67 %) ; dans la 8e, Nicolas Démoulin (REM, 31,26 %) arrive devant Gérard Prato (FN, 21,13 %), éliminant le député PS sortant, Christian Assaf. Enfin dans la 9e, le député sortant Patrick Vignal (REM, 39,89 %) passe devant le frontiste Guillaume Vouzellaud (20,56 %). À noter : dans la 6e circonscription, la candidate FN Emmanuelle Ménard, épouse du maire de Béziers Robert Ménard, arrive en tête avec 35,41 % des voix face à la candidate REM Isabelle Voyer (24,72 %).
Dans le Gard (30), les duels REM-FN sont systématiques. Dans 1re circonscription, la députée sortante Françoise Dumas, partie sous les couleurs REM (28,43 %), l’emporte de peu face au frontiste Yoann Gillet (28,09 %), qu’elle affrontera au 2e tour. Dans la 2e circonscription, la seule à avoir placé le FN en tête, Gilbert Collard (FN), député sortant, affiche une faible avance (32,27%) face à l'organisatrice de spectacles taurins, Marie Sara-Lambert (REM, 32,16%). Seules 48 voix séparent les deux candidats. Même suspens dans la 4e circonscription, où la candidate FN Brigitte Roullaud (21,44 %) talonne la « marcheuse » Annie Chapelier (24,41 %). L’écart est plus important dans la 3e circonscription, où Anthony Cellier (REM, 33,93 %), conseiller municipal à Bagnols-sur-Cèze, affrontera la conseillère régionale FN Monique Tezenas du Montcel (22,88 %) ; dans la 5e, où le président de la communauté de communes Piémont Cévenol, Olivier Gaillard (REM, 32,76 %), passe devant Daniela De Vido (FN, 19 %) ; et dans la 6e, où Philippe Berta (REM, 33,52 %) s’opposera à Laurence Gardet (FN, 21,74 %).
Dans l’Aude (11), la 1re circonscription verra s’opposer la candidate REM Danièle Hérin (27,49 %) et celui du FN Christophe Barthès (22,82 %). Même duel REM-FN dans la 2e circonscription, avec respectivement Alain Perea (27,32 %) et Jean-François Daraud (19,78 %). Dans la 3e circonscription, en revanche, la « marcheuse » Mireille Robert (29,11 %) affrontera le socialiste André Viola (19,36%).
Dans les Pyrénées-Orientales (66), les candidats frontistes parviennent au 2e tour dans les 4 circonscriptions. Dans la 1re, Alexandre Bolo (20,26 %) affrontera le REM Romain Grau (31,75 %), premier adjoint au maire de Perpignan. Dans la 2e, le vice-président du FN, Louis Aliot (30,80 %), est talonné par la Modem Christine Espert (29,11 %). Dans la 3e, Sandrine Dogor (19,28 %) arrive derrière Laurence Gayte (REM, 22,70 %). Et enfin dans la 4e, Stéphane Massanell (20,02 %) fera face à Sébastien Cazenove (REM, 29 %).
En Lozère (48), le 2nd tour opposera le député LR sortant Pierre Morel-à-l’Huissier, qui a obtenu 30,91 % des suffrages, à celui de RME, Francis Palombi (21,66 %).
