La Lettre M s’est procurée un extrait du discours (ci-dessous) que prononcera, ce samedi à Nairobi (Kenya) lors du GES 2015, Mohed Altrad, patron du groupe industriel et de services éponyme (échafaudages, bétonnières, brouettes, 17 000 salariés, Montpellier) et vainqueur le 7 juin à Monaco du prix EY entrepreneur mondial de l’année. Ce discours sera prononcé en présence de Barack Obama, président des Etats-Unis, qui a convié Mohed Altrad à s’exprimer lors de ce sommet international des entrepreneurs.
Altrad, français d’origine syrienne, a été reçu hier à l’Elysée par François Hollande. Le symbole est fort : Mohed Altrad, qui a grandi dans le désert et a étudié à Raqqa, l’actuelle capitale de l’Etat Islamique, est le premier français à remporter le prix d’entrepreneur mondial de l’année. Lors de la remise de cette distinction, ce Montpelliérain, par ailleurs romancier (Actes Sud) et président du Montpellier Hérault Rugby (Top 14), a brandi deux drapeaux tricolores, un dans chaque main.

Extrait du discours, qui sera prononcé en français et en anglais :

« L’entreprise crée de la richesse, quoique le profit ne soit pas son unique objectif, et que sa durée ou sa pérennité importe tout autant. Mais ce n’est pas tout. Elle possède encore une dimension humaine sur laquelle je voudrais insister.

On dit, non sans raison, que l’entrepreneur se distingue des autres acteurs du secteur économique par le fait qu’il est engagé personnellement dans son projet.

Mais un entrepreneur ne bâtit jamais seul. Une entreprise est toujours le fruit conjugué de ceux et celles qui y participent, de ceux et celles qui comme lui sont engagés personnellement dans le projet, qui comme lui sont des entrepreneurs, non des employés. S’il y a quelque chose que j’ai appris durant ces années c’est bien cela.

Reconnaître cette dimension humaine, la respecter et la valoriser, me paraît essentiel. C’est la base, la fondation. Ce sans quoi rien ne pourrait exister, ni profit ni pérennité. »