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Haute-Garonne / Tarn
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Finances
| 28/10/2016

Lancement de Coopek, nouvelle monnaie complémentaire nationale

C’est une nouvelle monnaie, complémentaire, numérique et nationale, qui est lancée le 28/10 à Toulouse. Baptisée Coopek et portée par la Scic Coopek, implantée à Terssac (81), elle fait suite à plusieurs initiatives précédentes (Mipys, puis Occito), avec la particularité, cette fois-ci, de se tourner vers la France entière. « Nous nous sommes en effet rendu compte que les achats des entreprises n’étaient qu’à 10 % locaux, explique Gérard Poujade, co-fondateur de la monnaie. Le périmètre national pour lequel nous avons opté nous permet de servir notre ambition : devenir la monnaie des transitions énergétiques, alimentaires, carbone et sociales, à la fois pour la consommation des particuliers et l’investissement des entreprises. Nous souhaitons développer une économie qui a du sens, sans spéculation, et qui génère du PIB et de l’emploi en local. » Objectif à l’horizon 2018 : toucher 15.000 entreprises en France et faire circuler l’équivalent de 15 M€.

Le Coopek a été conçu à parité avec l’euro. « Nous sommes un anti-Bitcoin, insiste Gérard Poujade. Car nous ne sommes surtout pas un outil de spéculation ! » Le modèle économique de la Scic Coopek est basé sur l’adhésion (50 € pour les particuliers et 100 € pour les entreprises) et un abonnement annuel (respectivement 20 € et 50 €). Pour 100 €, les particuliers bénéficient de 105 Coopek et d’un crédit supplémentaire de 5 autres Coopek attribuable à une association d’intérêt général sélectionnée par la Scic. « Pour les entreprises, l’avantage de notre monnaie réside dans la constitution d’une clientèle « captive » d’usagers, ajoute Gérard Poujade. Mais c’est aussi un outil de financement, via le Crédit Coopek inter-entreprises à 0 % ». Jean-Pierre Pailhol, directeur de la Mutuelle de Rempart, qui a accueilli le lancement du Coopek à Toulouse, vante « une monnaie non spéculative qui irrigue l’économie locale ». Et d’ajouter : « J’ai envie de dire, à tous ceux qui veulent sortir de l’euro, passez au Coopek ! » Dominique Pon, directeur de la clinique Pasteur, à Toulouse, soutient lui aussi l’initiative. « Nous sommes archi-pragmatiques et par conséquent, nous pensons que le développement durable est porteur de croissance. Et ce qui me plaît particulièrement, dans Coopek, c’est l’utilisation du numérique dans une perspective humaniste. » L’homme envisage déjà de payer en partie ses fournisseurs en Coopek et d’introduire la monnaie dans l’épicerie solidaire et la conciergerie de la clinique. Même soutien du côté de Jean-Luc Da Lozzo, président de la société Cler Verts (CA : 3,4 M€, 21 salariés, siège à Bélesta-en-Lauragais - 31), spécialisée dans la collecte et la valorisation des déchets organiques, et de Rémi Roux, gérant de la Scop agroalimentaire Ethiquable (CA : 25 M€, 65 salariés, siège à Fleurance - 32).

Alexandre Léoty / leoty@lalettrem.net
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